Saint Laurent TP

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1967 - 1976. La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n'en sortira intact.

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Deux films pour Yves Saint Laurent, comme pour Chanel, l’icône de la mode française décédé en 2008 ne se doutait sûrement pas d’un tel engouement qui a provoqué une petite bataille entre producteurs pour savoir lequel des projets verraient le jour. Et bien comme on vit une époque formidable finalement les deux films ont pu être mis en chantier, un pour la Berlinale le YVES SAINT LAURENT de Jalil Lespert dans une version "prêt-à-porter", et ce SAINT LURENT de Bonello présenté à Cannes dans une version "haute couture". Le film, se concentre sur une période particulière de la vie du créateur, une dizaine d’années - de 1965 à 1976 les années décadentes - pendant lesquelles Yves Saint Laurent, au faîte de sa gloire sur le plan professionnel, est particulièrement tourmenté sur le plan personnel. En trois actes explorant trois périodes importantes concentrées entre 1967 et 1976, nous découvrons la sensibilité exacerbée, la grande intelligence et l'imagination foisonnante de celui qui a libéré la femme grâce à des vêtements de tous les jours plus sensuels.

Après Pierre Niney, c'est Gaspard Ulliel qui s'y colle. Dans le rôle d'Yves Henri Donat Mathieu-Saint-Laurent, l'acteur, fils de stylistes qui a toujours affirmé son goût pour la mode, entretient une ressemblance physique réussie. Il est entouré de Louis Garrel dans le rôle de l'amant, Jacques de Bascher, Léa Seydoux, qui incarne Loulou de la Falaise, muse, amie et collaboratrice du couturier et Jérémie Renier qui se glisse dans la peau de Pierre Bergé. Enfin, la Croisette a pu découvrir Aymeline Valade, mannequin de profession, qui décroche ici son premier rôle.

Pas de version édulcorée, toutes les facettes de la personnalité d'Yves Saint Laurent nous apparaissent, même si Bonello insiste davantage sur sa part sombre, et notamment sa sexualité débridée, son état dépressif, et son goût pour les paradis artificiels. Une fresque qui ne suit pas les règles du biopic classique, plutôt un portrait poétique et noir. Loin de suivre la célèbre vie du français, Bonello réussit une mise en scène magistrale dont la noirceur s’étend au plus profond d’une œuvre hypnotique. Un tourbillon d’images underground mélangées au luxe de la marque. Le résultat, une grande œuvre baroque, bouleversante et une interprétation magistrale de Gaspard Ulliel.