Night Call -12

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Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d'images choc qu'il vend à prix d'or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n'aura aucune limite...

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Charmeur et sans scrupules, Lou Bloom vit à Los Angeles du trafic de métaux. Sa rencontre avec un journaliste free lance devant un accident de la route va bouleverser sa vie. Il se procure un caméscope et un scanner, pirate les liaisons radio de la police, en apprend le jargon et se lance dans la production d’images trash, notamment de meurtres. Embauché par Nina, directrice des programmes de la télé locale KWLA, il suscite aussitôt des records d’audience avec ses reportages. Poussé par une ambition illimitée et sa soudaine obsession à séduire Nina, il recrute un chômeur facile à manipuler pour l’assister. Dès lors, il peut donner à son immoralité toute sa pleine mesure, n’hésitant pas à éliminer un concurrent ou à entrer par effraction chez les victimes pour filmer l’horreur au plus près. Le triple assassinat de gens aisés va opportunément lui permettre de donner le « meilleur » de lui-même…

Pour sa première réalisation d’un cynisme absolu et jubilatoire, encore plus caustique que le Network de Sydney Lumet (1976) à dénoncer l’usage d’images toujours plus osées au nom de l’audience, Dan Gilroy a fait appel à ses deux frères et, pour le rôle féminin principal, son épouse Rene Russo. Jake Gyllenhaal dut perdre 9 kilos et renoncer au tournage de Into the Woods (Rob Marshall-2014) pour interpréter Bloom.

Évidemment pour gravir les échelons de l’échelle sociale, certains sont prêts à tout. Et le sensationnalisme (ou journalisme jaune) existe bel et bien et d’ailleurs pas qu’aux États-Unis. Les récents événements à Paris sont encore dans nos mémoires: n’a-t-on pas vu BFM interviewer les auteurs des derniers attentats, donc des criminels, en direct sur leur chaîne durant leur occupation de l’imprimerie ou ceux-ci s’étaient réfugiés. Et c’est exactement ce que ce film nous montre : fabriquer la tragédie pour mieux la filmer. La limite du snuff movie est ici atteinte. Bien sûr si ceci existe, c’est que la demande est bien là et c’est bien de cela qu’il s’agit ici.

Complètement immoral le film fonctionne dans une logique malsaine en atteignant un degré de perfection dans une mise en scène dérangeante qui vous scotche au siège tout comme un téléspectateur  pour qui ce genre de fait divers est diffusé.  L’interprétation de Jake Gyllenhaal est impressionnante.