Master of the Universe - Confessions d'un banquier

Vous aimez ce film, notez le !
La note moyenne actuelle est de 13,00 pour 1 vote(s)
Rainer Voss était l'un des principaux banquiers d'affaires allemands. A lui seul, il générait plus d'un million d'Euros de profit chaque jour. Aujourd'hui, dans une tour désertée du quartier financier de Francfort, il se raconte : son ascension dans les années 1980, la libéralisation à outrance, la dérégulation et les «innovations financières» qui ont pu offrir à leurs initiateurs la sensation d'être les véritables « maîtres de l'univers ».

Vos commentaires et critiques :

Maîtres de l’Univers

« Si un directeur arrivait un matin en disant (et si tout le monde faisait pareil) : celui qui vend des actifs pourris, je le vire, tout s’arrêterait immédiatement. » Rainer Voss synthétise ainsi l’insoluble dynamique de la finance dont il fut partie prenante trente ans durant. Dès 1986, grâce à la dérégulation initiée par le tandem Thatcher-Reagan, cet Allemand, fils de chauffagiste, va s’employer à générer à lui seul plus d’un million d’euros de profit chaque jour. Non sans humour, éludant certaines questions et certains noms (avec l’accord du réalisateur), Rainer Voss explique comment l’évolution informatique et la mondialisation ont permis une déconnexion autorisant les traders à se sentir « maîtres de l’Univers » et à prendre des décisions sans s’inquiéter des conséquences, le phagocytage de l’économie par la finance, l’incapacité des politiques à contrôler la situation (" Il faut 6 mois pour faire une loi, en 6 mois on lève 150 milliards pour sauver une banque ")… Vers la fin, les confidences se font alarmantes : « On va vers une illégalité programmée » « Si la France s’effondre à son tour… » Avec ce septième documentaire, alternant entretien et images d’actualité (faillite de Goldman Sachs, crise asiatique de 1997, affaire Kerviel…) Marc Bauder réalise une plongée salutaire aussi sobre en moyens que redoutable en intérêt et efficace en pédagogie dans un univers dont on ressort sidéré, révolté, instruit et réellement inquiet. Prix de la semaine critique