Cérémonie et palmarès

25/05/2014 à 12:31, B.G


Jane Campion et son Jury ont attribué la Palme d’or à Winter Sleep (Sommeil d'hiver) du réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, dissection psychologique d'un sexagénaire qui règne en maître sur un village d'Anatolie. Le cinéaste, qui a déclaré ne pas s’attendre à recevoir ce prix, l’a dédié à "la jeunesse turque, à celles et ceux qui ont perdu la vie pendant l'année qui s'est écoulée".

Nuri Bilge Ceylan avait auparavant remporté à deux reprises le Grand prix (en 2003 pour Uzac et en 2011 pour Il était une fois en Anatolie ainsi que le Prix de la mise en scène en 2008 pour Les trois singes.

C’est la deuxième fois depuis Yol de Yilmaz Guney en 1982 (ex aequo avec Missing de Costa Gavras) que la Turquie remporte la Palme d’or.

Le film, le plus long de la compétition (3h16), coproduit par Alexandre Mallet-Guy (Memento) et soutenu par l’aide au cinéma du monde, sortira en France le 13 août.

Jane Campion et son jury ont en outre créé la surprise en attribuant le Grand Prix à la jeune italienne Alice Rorhwacher, pour Les Merveilles, son 2e long métrage. Le film décrit comment l'irruption d'un jeune délinquant et d'une émission télévisée change la vie d'un couple d'apiculteurs en quête de pureté, vivant avec ses quatre filles en marge de la société. Ad Vitam le sortira en France.

Favori d’une large partie du public cannois, Mommy de Xavier Dolan se voit récompensé par le Prix du Jury, ex eaquo avec Adieu au langage de Jean-Luc Godard. Soit le plus jeune et le doyen des cinéastes en compétition. Pour Jean-Luc Godard, c’est son producteur Alain Sarde qui est venu chercher le prix. Si Jean-Luc Godard avait choisi de ne pas venir accompagner son film sur la Croisette, il s’en est expliqué dans une très originale lettre filmée adressée à Gilles Jacob et Thierry Frémaux, mise en ligne par le Festival de Cannes.

Autre film figurant régulièrement dans les pronostics, Foxcatcher s’est vu remettre le Prix de la mise en scène à l'Américain Bennett Miller. Comme ses deux précédents films (Truman Capote, Le stratège), Foxcatcher est tiré d'une histoire vraie, celle d'un fait divers qui a vu un héritier de la dynastie industrielle Du Pont finir ses jours en prison. Le réalisateur a notamment remercié ses interprètes, Steve Carrell, Channing Tatum et mark Ruffalo. C’est Mars qui distribuera le film en France.

Leviathan a été distingué par le Prix du scénario signé de son réalisateur Andreï Zviaguintsev et son coscénariste Oleg Negin. Leviathan, qui dénonce la corruption et un Etat omnipotent, raconte le destin d'un garagiste, Kolia (Alexeï Serebriakov), qui mène une vie paisible dans une petite ville au bord de la mer de Barents, dans le nord de la Russie, avec sa deuxième femme et son fils né d'un premier mariage. Pyramide vend le film à l’international et le distribuera en France le 24 septembre.

Les Prix d’interprétation sont revenus à Julianne Moore pour sa composition très remarquée d’une actrice hollywoodienne redoutant de ne plus avoir de rôle dans Maps to the Stars de David Cronenberg (déjà en salle, Le Pacte), et à Timothy Spall, pour son interprétation du peintre Turner dans le film de son cinéaste fétiche Mike Leigh, Mr Turner, que distribuera Diaphana.

Donnés aussi parmi les favoris, Timbuktu d’Abderrhamane Sissako et Deux jours, une nuit de Luc et Jean-Pierre Dardenne ne figurent donc pas dans le palmarès.

La cérémonie de cette 67e édition a été marquée par plusieurs standings ovations pour Gilles Jacob, dont il s’agit de la dernière édition à la présidence. Il avait choisi "pour passer la main" de remettre la Caméra d’Or, qui récompense un premier film de toutes les sections cannoises et qu’il a créée. C’est Party Girl du trio Samuel Theis, Marie Amachoukeli, Claire Burger, que Thierry Frémaux avait sélectionné pour faire l’ouverture d’Un certain regard qui a remporté le prix, décerné par le jury présidé par Nicole Garcia. Il avait déjà été distingué la veille pour un prix d’ensemble par le jury d’Un certain regard, présidé par Pablo Trapero. Produit par Denis Carot et Marie Masmonteil (Elzévir Films), Party Girl, qui suit, dans une fiction inspirée de la réalité, le parcours d'Angélique, une ancienne danseuse de cabaret et la mère de Samuel Theis, sera distribué par Pyramide le 3 septembre.

Enfin, le Jury de la Cinéfondation et du Court métrage, présidé par Abbas Kiarostami, a décerné la Palme d'or du court métrage au film Leidi du Colombien Simon Mesa Soto, et a attribué deux mentions spéciales, dont une au film Aïssa du français Clément Trehin-Lalanne et l’autre à Ja Vielsker du Norvégien Hallvar Witzo.

PALMARÈS 

 

LONGS MÉTRAGES

 

Palme d'or

WINTER SLEEP

Réalisé par Nuri Bilge CEYLAN

Grand Prix

LE MERAVIGLIE (LES MERVEILLES)

Réalisé par Alice ROHRWACHER

Prix de la mise en scène

Bennett MILLER pour FOXCATCHER

Prix du scénario

Andrey ZVYAGINTSEV, Oleg NEGIN pour LEVIATHAN

Prix d'interprétation féminine

Julianne MOORE dans MAPS TO THE STARS

Réalisé par David CRONENBERG

Prix d'interprétation masculine

Timothy SPALL dans MR. TURNER

Réalisé par Mike LEIGH

Prix du Jury

MOMMY Réalisé par Xavier DOLAN

ADIEU AU LANGAGE           

Réalisé par Jean-Luc GODARD

 

COURTS MÉTRAGES

 

Palme d'or du court métrage

LEIDI

Réalisé par Simón MESA SOTO

Mention spéciale - court métrage

AÏSSA

Réalisé par Clément TREHIN-LALANNE

JA VI ELSKER

Réalisé par Hallvar WITZØ

PALMARÉS UN CERTAIN REGARD

Prix Un Certain Regard

FEHÉR ISTEN

Réalisé par Kornél MUNDRUCZÓ

Prix du Jury - Un Certain Regard

TURIST (FORCE MAJEURE)

Réalisé par Ruben ÖSTLUND

Prix spécial Un Certain Regard

THE SALT OF THE EARTH (LE SEL DE LA TERRE)

Réalisé par Wim WENDERS, Juliano RIBEIRO SALGADO

Prix d'ensemble

PARTY GIRL

Réalisé par Claire BURGER, Samuel THEIS, Marie AMACHOUKELI

Prix du meilleur acteur

David GULPILIL dans CHARLIE'S COUNTRY 

Réalisé par Rolf DE HEER


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