L'Ultime razzia TP

Repris de justice au casier judiciaire chargé, Johnny Clay rêve de lendemains meilleurs. Aussi organise t-il le hold-up de la caisse d'un champ de course un jour de grande affluence et qu'a conçu un vieux truand qui veut prendre une retraite dorée.

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Le titre original annonce la couleur : ce film de genre, le troisième de Kubrick, ne raconte pas seulement un dernier gros coup mais comment les protagonistes de ce braquage finiront tous abattus. Par la suite, le thème du fiasco ne cessera de parcourir l'œuvre du cinéaste. Ici, il est toute l'histoire. Johnny vient de sortir du pénitencier et n'accepte de reperdre sa liberté que pour une bonne raison : le casse du siècle, les 2 millions des caisses de l'hippodrome. Johnny a engagé les complices ad hoc : un flic endetté, un caissier minable qui doit épater sa garce de femme, un gentil barman qui veut faire soigner la sienne, un ex-catcheur philosophe et un tireur d'élite. Chacun sait ce qu'il a à faire. Johnny a juste négligé cette saleté de... facteur humain.
Masochisme du caissier, vénalité de la garce, résultat : six cadavres. Mais le désastre ne serait pas total sans l'ironie du sort. Elle est là, sous la forme d'un chien-chien à mémère. Et retour à la case pénitencier. À la fin, on croirait entendre Kubrick ricaner... L'ex-catcheur avait prévenu Johnny : la société aime voir tomber ceux qui enfreignent les règles, les gangsters et les artistes... Mais Kubrick n'est pas comme Johnny. Il ne néglige rien. Son ambition est évidente dans ce polar ultra maîtrisé : prouver que son génie transcende les genres. Il enchaînera avec un film de guerre, Les Sentiers de la gloire, son premier chef-d’œuvre.