Logan Lucky

Deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année. Pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison…

Vos commentaires et critiques :

« Les dix règles d’or pour braquer une banque » selon les Logan
1/ Décider de braquer une banque. 
2/ Avoir un plan. 
3/ Avoir un plan B.
4/ Etablir une communication béton. 
5/ Choisir soigneusement son équipe.
6/ S’attendre à l’inattendu. 
7/ Des fois ça foire. 
8/ Ne pas être gourmand.
9/ Ne pas oublier que des fois ça foire. 10/ Savoir quand lâcher l’affaire.

Sans doute la comédie policière de l’année… Un moment de pure jubilation, mélange parfaitement réussi entre la série des Ocean Eleven, histoires de braquage réalisées par le même Steven Soderbergh, et les meilleurs films des frères Coen rendant hommage de manière drolatique aux paumés de l’Amérique profonde, avec une petite dose de Ken Loach, tant ce polar a priori classique recèle d’amour pour la classe ouvrière et les oubliés du rêve américain.
Les Logan, dont le nom donne son titre au film, sont deux frères qui vivotent au fin fond de la Virginie occidentale, un état montagneux et rural des USA. Jimmy, ancienne gloire oubliée du football local, a vu sa carrière ruinée par un accident qui lui a laissé un genou en vrac. À cause de son handicap, il peine à conserver ses petits boulots sur les chantiers, alors qu’il doit assurer le minimum pour sa fille dont il a de temps en temps la garde depuis son divorce. Son ex s’est richement remariée avec un concessionnaire d’automobiles de luxe. Clyde, lui, est le barman taciturne du bar local. Taciturne et manchot puisqu'il a perdu son avant-bras gauche en Irak…
Et ces deux bras cassés – qui ont chacun fait quelques petits séjours en prison pour de menus délits – vont se lancer dans ce qu’ils pensent être le casse du siècle. Il se trouve que Jimmy a participé aux travaux de réfection du légendaire circuit Charlotte sur lequel se déroulent les grandes courses de stock car (pour info, le stock car est à l’Américain profond ce que la pétanque est aux Marseillais et le curling aux Québécois). Au cours du chantier, il a pu constater que la recette gigantesque générée par les paris engagés sur les courses transite via un réseau pneumatique souterrain jusqu’à une chambre forte. Le plan est donc de s’introduire dans la chambre forte et de faire main basse sur la montagne de billets. Un plan qui ne peut se réaliser qu’avec le concours d’un perceur de coffre expert. Le seul que Jimmy connaisse est Joe Bang, un dur à cuire qui croupit encore pour cinq mois au pénitencier local : le premier détail à régler sera donc de le faire évader… Ils pourront ensuite s’attaquer au braquage le plus improbable de l’histoire, sans aucun recours à la technologie de pointe, en comptant seulement sur leur audace, leur intelligence et leur sens de la débrouille…
Logan lucky, avec son intrigue ciselée à l’or fin, son rythme d’enfer, son humour savoureux, ses acteurs tous plus épatants les uns que les autres, est aussi et surtout le formidable portrait d’une bande de prolos généreux et démerdards. Vraiment réjouissant !