Blindspotting TP

Encore trois jours pour que la liberté conditionnelle de Collin prenne fin. En attendant de retrouver une vie normale, il travaille comme déménageur avec Miles, son meilleur ami, dans un Oakland en pleine mutation. Mais lorsque Collin est témoin d’une terrible bavure policière, c’est un véritable électrochoc pour le jeune homme. Il n’aura alors plus d’autres choix que de se remettre en question pour prendre un nouveau départ.

Vos commentaires et critiques :

Collin, un jeune afro-américain d’Oakland vit ses derniers jours de liberté conditionnelle après un court passage par la case prison. C’est pas le moment pour lui de merder à trois jours de la date tant attendue, et rien n’est simple. Car autour de lui, Collin doit faire avec son milieu ghettoïsé, avec son meilleur ami un peu borderline, avec une bavure policière dont il est le témoin et avec sa volonté de filer droit alors qu’il bosse comme déménageur aux côtés de son ex. Le film de Carlos Lopez Estrada aborde la question du racisme, de la gentrification, le tout avec un regard aussi malin que rafraîchissant. Blindspotting est une belle démonstration d’intelligence, prenant à revers les caricatures pour mieux dénoncer avec force et ironie, les clichés raciaux ancrés dans les mentalités. Blindspotting évoque les bavures policières, le multiculturalisme, la transformation de la société américaine... Et pour mettre en forme ce brassage d’idées, Estrada se laisse aller à une mise en scène libre, colorée, excentrique et déjantée. Le ton décalé est maîtrisé, autant que l’émotion qui naît de ses personnages follement attachants, au passage remarquablement interprétés par des néo-comédiens qui jouent avec leurs tripes. Drôle, intense, bourré d'énergie et imprégné de l'esprit hip-hop, Blindspotting est la « petite bombe de la rentrée ».