3 jours à Quiberon TP

1981. Pour une interview exceptionnelle et inédite sur l’ensemble de sa carrière, Romy Schneider accepte de passer quelques jours avec le photographe Robert Lebeck et le journaliste Michael Jürgs, du magazine allemand « Stern » pendant sa cure à Quiberon. Cette rencontre va se révéler éprouvante pour la comédienne qui se livre sur ses souffrances de mère et d’actrice, mais trouve aussi dans sa relation affectueuse avec Lebeck une forme d’espoir et d’apaisement.

Vos commentaires et critiques :

C'est le magnifique portrait d'une magnifique actrice, qui vit dans nos souvenirs grâce à ses rôles au cinéma bien sûr mais sans doute au-delà d'eux, par son charme hors du commun, par son regard insondable, par son sourire douloureux…
Romy Schneider fut très longtemps, trop longtemps, en particulier en Allemagne et en Autriche, son pays d'origine, cantonnée à son rôle de Sissi, la princesse autrichienne adolescente dont les aventures un peu gnangnan ont émerveillé des millions de petits cœurs romantiques.
Mais voilà, Romy est une femme libre, souffrant d'être étouffée par une mère qui veut contrôler sa carrière, et très jeune, après sa rencontre avec Alain Delon, elle fuit le bercail pour entamer une carrière internationale. Pendant des années, l'opinion publique et les médias allemands, malgré sa filmographie splendide, s'intéresseront avant tout à sa vie privée mouvementée, à ses dépressions alcooliques et aux drames de sa vie (son ex-mari, père de son fils David, se suicide en 1979).
3 jours à Quiberon n'est pas un biopic mais évoque comme le titre l'indique un épisode bien particulier, quand, en 1981, profondément déprimée et encore marquée par la mort de son ex-mari, Romy est contrainte de faire une cure de repos et de sevrages divers sur la charmante presqu'île du Morbihan. Alors qu'elle y séjourne, elle est rejointe par une amie d'enfance qui a tenté et tentera encore de la protéger de ses démons. C'est à ce moment-là qu'elle est contactée par le célèbre magazine allemand Stern, qui n'a pas toujours été clément envers elle, pour une interview exclusive. Malgré une méfiance légitime, elle accepte parce que le photographe Robert Lebeck est un ami très proche en qui elle a toute confiance. Et contre toute attente, elle va se livrer totalement sur l'ambivalence de sa personnalité, icône glamour mais femme fragile et brisée, marquée par une absence de reconnaissance dans son pays d'origine, enfermée dans un rôle de jeunesse qu'elle a fini par rejeter.
Emily Atef a construit son film autour de cette interview exceptionnelle et des quelques 580 photos qu'elle a pu récupérer auprès de la famille de Robert Lebeck. Une matière impressionnante pour comprendre la personnalité d'une figure essentielle du cinéma. Et elle a trouvé en Marie Baümer une interprète exceptionnelle.