L'Insoumis

Alger, 1961. Après l’échec du putsch des généraux, Thomas, jeune luxembourgeois, déserteur de la Légion étrangère, se voit offrir une mission par l’OAS : enlever une avocate venue défendre deux révolutionnaires. L’homme accepte en échange d’une somme qui lui permettra de rentrer dans son pays.

Vos commentaires et critiques :

Ce film est rare, amputé après avoir été un moment interdit, tout comme Le Petit ­Soldat, de Jean-Luc Godard, réalisé peu avant. La guerre d'Algérie était ­encore ­violemment taboue. Alain Cavalier l'aborde à travers un personnage ambivalent, Thomas, jeune légionnaire, courageux au combat, et qui décide de déserter après l'échec du putsch d'Alger. Contacté par un lieutenant de l'OAS, Thomas participe à l'enlèvement d'une avocate qui ­défend des militants du FLN. Au moment de la séquestration, il fait volte-face et aide la prisonnière à s'enfuir...
Deuxième film d'Alain Cavalier, L'Insoumis souffre de quelques scories — il est un peu théâtral et répétitif, surtout dans sa deuxième partie. Le cinéaste donne le sentiment de se chercher, à l'image de son héros enfermé et meurtri, baroudeur d'abord froid mais dont la cuirasse se fend peu à peu. On aime le beau couple romanesque que forment Alain Delon (producteur du film par ailleurs) et Lea Massari. On apprécie aussi de faire un petit bout de chemin avec Maurice Garrel, mari trompé mais loyal, au panache discret. Avec son scénario coécrit par Jean Cau, le film tient de la vraie curiosité.