Le Professeur

Daniel, un professeur de littérature remplaçant est nommé pour quelques mois dans un lycée de Rimini. Passionné de lettres mais peu soucieux des convenances de sa profession, il s’adonne à sa tâche sans grand entrain.
Il remarque vite Vanina, l’une de ses élèves, aussi fragile qu’attirante, et décèle en elle une blessure secrète.
Intrigué et séduit par la jeune femme, Daniel délaisse sa femme Monica, se précipitant sans le savoir vers un destin tragique…

Vos commentaires et critiques :

Un chef-d’œuvre de Valerio Zurlini  Le Professeur (titre français indigne de l’italien, La prima notte di quiete, « la première nuit de tranquillité », soit la mort – selon Goethe). Zurlini, en pleine crise existentielle, s’y livre comme jamais. C’est un film d’une noirceur absolue, nihiliste et bouleversant, une nouvelle histoire d’amour impossible qui n’a d’autre issue que l’anéantissement. Zurlini parle de l’attirance d’un professeur de lettres pour une de ses étudiantes (la très belle Sonia Petrova, la même année que Ludwig de Visconti !), dans une Rimini hivernale où nous retrouvons le talent de paysagiste de Zurlini, cette fois-ci épaulé par le grand coloriste Carlo Di Palma, et le froid lyrisme de sa mise en scène. Entouré d’une bande de « vittelloni » assez louches (parmi lesquels Giancarlo Giannini et Renato Salvatori), Alain Delon y est admirable, dans un de ses meilleurs rôles – et sans doute le plus pathétique. Également co-producteur, la star française se brouillera avec le cinéaste, changera le titre et coupera près de quarante-cinq minutes du film lors de son exploitation française. C’est évidemment dans sa longue, exténuante et dépressive version italienne qu’il faut découvrir, voir et revoir jusqu’au malaise ce monument d’autodestruction et de passion morbide.