Comme elle vient TP

À l'aube de la retraite, au cœur d'une nuit de janvier, Georges Federmann se confie. Dans un entretien enregistré à son domicile, face à la caméra 16mm, le psychiatre n'écoute plus : il parle, il pense. Il n'accompagne plus le patient, mais le spectateur, dans sa réflexion débordante. En racontant sa vie, ses passions, ses luttes et ses déceptions, il perpétue son combat humaniste pour ceux qui n'ont plus la force ou le verbe de le faire.
  • Titre original : Comme elle vient
  • Fiche mise à jour le 01/02/2019
  • Classification : Tous publics
  • Année de production : 2018
  • Réalisé par : Swen de Pauw
  • D'après l'oeuvre originale de :
  • Acteurs principaux : Georges Yoram Federmann
  • Date de sortie : 09 janvier 2019
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : Projectile
  • Distributeur international : non renseigné
  • Durée : 101 minutes
  • Origine(s) : France
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : Filmé en 16mm 1.37
  • Format son : 5.1
  • Visa d'exploitation : 149440
  • Indice Bdfci :
    66%

Vos commentaires et critiques :

Le Divan du Monde, ça vous parle ? Le livre ? Le film ? Il a été projeté à l'Utopia d'Avignon en 2016 qui a  accueilli en grande pompe le plus iconoclaste des psychiatres du circuit : Georges Federmann, qui tenait le rôle principal de ce documentaire audacieux qui se déroulait dans son cabinet. Georges nous avait alors prévenu, il y aurait une suite, le titre était déjà là : Comme elle vient, qui n’est pas sans rappeler la chanson de Noir Désir. 
Petite piqûre de rappel. Strasbourgeois, citoyen psychiatre en libéral depuis trente ans, Georges Federmann a consacré son activité professionnelle à favoriser l’intégration digne et durable des étrangers en situation irrégulière, notamment ceux victimes d’un traumatisme psychique à la suite d’un conflit. Dans son bureau défilent, sans rendez-vous, tous ceux que la détresse et les accidents de la vie ont brisés, ceux qui n’ont plus aucuns papiers ni argent, ceux qui n’ont pas la bonne couleur de peau, ceux dont aucun autre psychiatre ne veut, bref, « tous ceux qui font chier la bonne marche du cabinet », ironise-t-il, lui qui prône une « hospitalité inconditionnelle » de l’humanité.
À l’aube de la retraite, Georges Federmann revient devant la caméra de Swann de Paul. Face à la caméra 16mm (le film a été tourné en une nuit dans la cuisine de Georges) le psychiatre n’écoute plus mais se confie : il parle, il pense. Il n’accompagne plus le patient, mais le spectateur, dans sa réflexion débordante. En racontant sa vie, ses passions, ses luttes et ses déceptions, il s’exprime longuement sur les problèmes qui affecte la médecine actuelle, la responsabilité des médecins sous le régime nazi, envisagée comme une parenthèse sombre alors qu’elle devrait être enseignée comme un moment-clé de sa discipline. Loin de toute forme de journalisme, à l’opposé d’un devoir d’objectivité ou de vérité, rythmé par les changements de bobines et les écrans noirs, le film reprend les propos de Georges Federmann à l’état brut, avec son entrain, sa fougue, sa mauvaise foi, ses grands écarts. En somme, laisser une place centrale à la liberté de parole, de ton, d’improvisation qui donne corps et vie au propos du médecin.