Disparition du comédien Bruno Ganz

16/02/2019 à 12:23, B.G

L'acteur suisse âgé de 77 ans est décédé d'un cancer chez lui à Zurich, a indiqué son manager à la "Franfurter Allgemeinen Zeitung".


Né le 22 mars 1941 à Zürich, en Confédération helvétique, Bruno Ganz accomplit ses débuts au théâtre vingt ans plus tard. La scène le passionne et l’incitera à s’associer en 1970 avec le metteur en scène allemand Peter Stein pour monter la fameuse Schaubühne de Berlin. Simultanément, sa carrière cinématographique qui a débuté par un petit rôle dans Der Herr mit der schwarzen Melone (1960) de Karl Suter tarde à connaître un véritable élan. Jusqu’à l’adaptation par Peter Stein et Botho Strauss des Estivants de Maxime Gorki, son apparition dans Lumière de Jeanne Moreau et La marquise d’O… d’Eric Rohmer, qui lancent sa carrière internationale en 1976. C’est la rencontre de Bruno Ganz avec Wim Wenders qui le rend célèbre à partir de L’ami américain (1977). Suivront Les ailes du désir (1987), Si loin, si proche ! (1993) dans lesquels il incarne l’ange Damiel sur un texte de l’écrivain Peter Handke dont il a par ailleurs été l’interprète dans La femme gauchère (1978) et L’absence (1992). Devenu l’un des interprètes fétiches de la Nouvelle Vague allemande, Bruno Ganz joue pour Hans W. Geissendörfer (Le canard sauvage, 1976), Wolfgang Petersen (L’échiquier de la passion-1978), Reinhard Hauff (Le couteau dans la tête, 1978), Werner Herzog (Nosferatu, fantôme de la nuit, 1979) et Volker Schlöndorff (Le faussaire, 1981). Sollicité par des auteurs du monde entier, Bruno Ganz joue pour ses compatriotes francophones Claude Goretta (La provinciale, 1980) et Alain Tanner (Dans la ville blanche, 1983) et Jacob Berger (Un Juif pour l’exemple, 2016), mais aussi pour Giuseppe Bertolucci (Une femme italienne, 1980), Mauro Bolognini (La dame aux camélias, 1981), Theo Angelopoulos (L’éternité et un jour-1998, et La poussière du temps-2008), Jonathan Demme (Un crime dans la tête, 2004), Francis Ford Coppola (L’homme sans âge, 2007), Michael Kohlhaas (2013) d’Arnaud des Pallières, Cartel (2013) de Ridley Scott, Amnesia (2015) de Barbet Schroeder, The Party (2017) de Sally Potter et tout récemment Radegund (2019) de Terrence Malick. Parmi ses interprétations les plus marquantes figurent notamment Adolf Hitler dans La chute (2004) d’Oliver Hirschbiegel et le diable en personne dans The House That Jack Built (2018) de Lars von Trier. Ses quelque 130 rôles ont valu à Bruno Ganz près d’une trentaine de prix d’interprétation parmi lesquels on retiendra un trophée Adolf Grimme en 1999 pour Gegen Ende der Nacht d’Oliver Storz, le David di Donatello et le Ciak d’or du meilleur acteur en l’an 2000 pour Pain, tulipes et comédie de Silvio Soldini, un Bambi en 2004 et un Jupiter en 2005 pour La chute, ainsi que le Grand Prix spécial des Amériques du festival de Montréal en 2006 et un European Film Award d’honneur en 2010 pour l’ensemble de sa carrière qui lui a également valu une Golden Camera en Allemagne en 2014 et un Prix en Suisse en 2017.
Bruno Ganz est décédé samedi 16 février 2019.


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