Cannes 2019 - La sélection officielle dévoilée, avec une compétition très renouvelée (la liste complète)

24/04/2019 à 21:13, B.G

Au côté de Pierre Lescure, le président du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, délégué général, a dévoilé la liste des films en sélection officielle (compétition, hors compétition, séances spéciales, séances de minuit, Un certain regard) de la 72e édition, qui se tiendra du 14 au 25 mai.


Après un mot de Pierre Lescure sur l’hommage rendu à Agnès Varda avec la splendide affiche dévoilée il y a quelques jours, réalisée à partir d’une photo prise sur le tournage de son premier film, La pointe courte, à 26 ans, Thierry Frémaux a dévoilé la sélection de cette 72e édition du Festival de Cannes. Forte aujourd’hui de 19 titres dont le film d’ouverture (laissant la place à un ou deux ajouts) la sélection 2019 est "romantique et politique" selon le délégué général, où prédomine aussi le cinéma de genre, parfois caché, a-t-il noté. Et en écho à l’affiche, la sélection est marquée par une plus forte présence féminine, avec quatre réalisatrices sélectionnées en compétition - comme en 2011- et 13 déjà annoncées dans l’ensemble de la sélection officielle.
Le président du jury, le Mexicain Alejandro González Iñárritu, et les membres de son jury, non encore connus, découvriront le premier film qu’ils auront à juger dès l’ouverture, le 14 mai, avec les zombies de l’Américain Jim Jarmusch, dans The Dead Don’t Die – avec Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Chloë Sevigny, Steve Buscemi, Danny Glover, Iggy Pop, etc. – déjà annoncé. Outre le cinéaste américain, les grands noms du 7e art mondial seront bien à nouveau au rendez-vous de la compétition. Thierry Frémaux a ainsi retenu le nouvel opus de l’Espagnol Pedro Almodóvar, Douleur et gloire, qui réunit Penélope Cruz et Antonio Banderas ; Le traître de l’Italien Marco Bellocchio, sur la mafia sicilienne ; Le jeune Ahmed des Belges, deux fois palmés, Jean-Pierre et Luc Dardenne, sur la radicalisation islamiste d’un jeune homme ; Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, avec Roschdy Zem, Antoine Reinartz, Léa Seydoux, Sara Forestier ; Sorry we Missed You de l’Anglais Ken Loach, également deux fois palmé, sur l’ubérisation de la société à travers un homme contraint de devenir chauffeur-livreur. Lauréat de la Palme d’or, une fois pour sa part, l’Américain Terrence Malick revient avec Une vie cachée, d’après l’histoire vraie d’un objecteur de conscience autrichien – interprété par August Dielh, au côté de Matthias Schoenaerts – sous le 3e Reich. Après son aventure américaine et anglophone, Xavier Dolan va dévoiler sur La Croisette Matthias et Maxime, tourné au Québec, dans lequel il donne également la réplique à Anne Dorval. Le Palestinien Elia Suleiman présentera pour sa part It Must Be Heaven, un récit autobiographique. Le Coréen Bong Joon Ho sera aussi de cette édition, deux ans après Okja pour Netflix, avec Parasite, bien prévu pour une sortie dans les salles françaises. Après Aquarius (2016), le Brésilien Kleber Mendonça Filho, en coréalisation cette fois avec Juliano Dornelles, montera pour la ­deuxième fois les marches, pour Bacurau.
Fait marquant de cette sélection, huit cinéastes franchissent le cap de la compétition, dont parmi eux les quatre réalisatrices. Il y a les cinéastes déjà venus en sélection officielle: le Roumain Corneliu Porumboiu, lauréat de la Caméra d’or en 2006 et venu plusieurs fois à Un certain regard, concourra avec Les siffleurs (ex.La gomera). Venue trois fois à Un certain regard, l’Autrichienne Jessica Hausner briguera la Palme avec Little Joe, un film sur les manipulations génétiques. Découverte au Certain regard avec son premier long, Naissance des pieuvres en 2007, la Française Céline Sciamma participera avec Portrait de la jeune fille en feu, avec Adèle Haenel et Noémie Merlant.
Les autres nouvelles entrées en compétition d’auteurs n’ayant jamais été sélectionnés en officielles sont : le Chinois Diao Yinan avec Le Lac aux oies sauvages, après avoir décroché en 2014 l’Ours d’or avec son polar Black Coal ; l’Américain Ira Sachs avec Frankie, qui se déroule au Portugal avec Isabelle Huppert dans le rôle principal ; la Française Justine Triet, remarquée à la Semaine de la critique avec Victoria, pour cette fois Sybil, à nouveau avec Virginie Efira ; la Franco-Sénégalaise Mati Diop pour son premier long métrage, Atlantique situé au Sénégal ; et le Français Ladj Ly, qui avait co-réalisé le documentaire pour la télévision très remarqué A voix haute, pour son premier long métrage pour le cinéma, une fiction, Les misérables, filmé à Montfermeil.
Au Certain regard, la sélection, composée à ce stade de 15 titres, compte déjà deux titres d’auteurs ayant plusieurs fois été sélectionnés en compétition, Jeanne de Bruno Dumont, et Chambre 2012, nouvel opus de Christophe Honoré filmé en février et mars et tout juste achevé, un film "très montparnassien" dixit Thierry Frémaux, avec Chiara Mastroianni, Vincent Lacoste, Benjamin Biolay, Camille Cottin, et Carole Bouquet. Au menu aussi de cette section aussi deux titres ukrainiens Dylda de Kantemir Balagov, découvert en 2017 dans cette section avec Tesnota, et Evge, premier film de Nariman Aliev ; un film d’animation français Les hirondelles de Kaboul, tiré du roman de Yasmina Khadra et signé Zabou Breitman et Eléa Gobbé Mévellec* ; trois premiers films de comédiens : La femme de mon frère, de la Québécoise Monia Chokri, révélée par Xavier Dolan dans Les amours imaginaires, Adam d’une autre actrice qui passe à la mise en scène, la Marocaine Maryam Touzani, vue dans Razzia de Nabil Ayouch ; The Climb, premier long de l’Américain Michael Covino, également comédien. Cette section accueille aussi Viendra le feu du Galicien Olivier Laxe ; Port Authority, une production franco-américaine signée de la réalisatrice Danielle Lessovitz ; Papicha de Mounia Meddour, dont l’action a pour cadre l’Algérie ; Bull premier long aussi d’une Américaine, Annie Silverstein ; Liberté du Français Albert Serra ; et deux titres venus d’Asie Zhuo ren mi mi et Liu yu tian.
Hors compétition, un évènement sera bien sûr la projection de Rocketman, le biopic sur Elton John qui sera présent le 16 mai lors de la projection, tandis que Nicolas Winding Refn montrera deux épisodes de sa série pour Amazon, Too Old to Die Young… alors que l’Anglais Asif Kapadia poursuit son travail documentaire sur des parcours tragiques, après Amy et Senna, cette fois il s’agit d’un personnage vivant en la personne de Diego Maradona. Deux français de deux générations très différentes auront les honneurs d’une projection hors compétition : Claude Lelouch pour Les plus belles années d’une vie, suite d’Un homme et une femme, où l’on retrouvera Jean-Louis Trintignant et Anouk aimée, au coté notamment de Monica Belluci, et Nicolas Bedos pour La belle époque, interprété par Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi, Denis Podalydès (de la Comédie-Française).
Parmi les séances spéciales, les festivaliers prendront notamment des nouvelles de trois grands auteurs Warner Herzog, Abel Ferrara et Alain Cavalier.
Pour la compétition, un gros évènement serait bien sûr Once Upon a Time in Hollywood. Thierry Frémaux a bien confirmé que Quentin Tarantino était toujours affairé à terminer le montage à temps mais rien n’est assuré, d’autant que le cinéaste travaille en 35 mm qui nécessite plus de temps encore. En revanche, Ad Astra de James Gray, qui avait été calé le 22 mai, ne sera pas prêt.

 


Votre commentaire :