Cannes 2019 - La Palme d'or décernée à

26/05/2019 à 09:02, B.G

Avant la projection en "dernière séance" de Hors norme d'Eric Toledano et Olivier Nakache, le jury du 72e Festival de Cannes présidé par Alejandro Gonzalez Innaritu ainsi que celui de la Caméra d'or et celui des courts métrages, ont décerné leur palmarès. 


Favori, avec Douleur et Gloire de Pedro Almodóvar, des festivaliers de cette 72e édition du Festival de Cannes, Parasite de Bong Joon-Ho a reçu la Palme d’or. Il s’agit de la première Palme remporté par un cinéaste sud-coréen. Dans une compétition particulièrmeent relevée cette année, elle a été décernée" à l’unanimité" a précisé le président, le Mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu. "Nous avons été fascinés pas (le) film (de Bong Joon-ho) et cette fascination a continué à croître au fil des jours, d'où notre unanimité", a-t-il développé en conférence de presse, saluant également la grande efficacité du film.
"Merci beaucoup. Je suis très honoré, j'ai toujours été très inspiré par le cinéma français, je remercie Henri-Georges Clouzot et Claude Chabrol", a commenté celui qui succède au palmarès au Japonais Hirokazu Kore-eda, palmé l'an passé pour Une affaire de famille.
Après avoir présenté deux films à Un Certain regard, un segment de Tokyo ! (20018) puis Mother (2009), c’est la deuxième fois que le cinéaste, de 49 ans, était en lice pour la Palme après Okja en 2017, un des deux films pour Netflix qui avaient créé la polémique. Parasite, un thriller social qui raconte l'histoire d'une famille de chômeurs dont la vie va changer le jour où leur fils va devenir professeur d'anglais pour une famille bourgeoise, sortira dans les salles françaises le 5 juin sous la bannière The Bookmakers/The Jokers.
Si Pedro Almodovar, en compétition pour la 6e fois, a une fois de plus manqué la Palme d’or, il a été récompensé par le biais d’Antonio Banderas avec le prix du meilleur acteur. Il interprète le personnage de Saldavor Mello, un réalisateur en pleine crise existentielle, dont "il ne fait mystère pour personne que c’est Pedro Almodovar" a commenté le comédien en recevant sa récompense. Douleur et gloire est proposé dans les salles françaises depuis le 17 mai.
"Après avoir reçu ce prix, je très suis heureux, mais je ressens une légère amertume. J'aurais bien aimé que Pedro soit ici", à ses côtés en conférence de presse, a-t-il déclaré. "On a échangé des textos ce matin. Il est très heureux pour moi et je le remercie de ces 40 années et 8 films que nous avons faits ensemble", a poursuivi Antonio Banderas.
Le Prix de la meilleure interprétation féminine est revenu à l’actrice d'une oeuvre qui a été accueillie de manière plus divisée sur la Croisette : l'anglo-américaine Emily Beecham pour Little Joe de Jessica Haussner, dans lequel elle est une scientifique excentrique, dans un monde gagné par les
manipulations génétiques. Cette coproduction entre l'Autriche (Coop 99) et la Grande-Bretagne (The Bureau) sortira en France chez Bac Films.
Dans cette sélection qualifiée d’ "incroyable" par le président du jury lui-même - partageant le sentiment général des festivaliers -, avec une mélange de "réalisateurs iconiques, des nouvelles voix du monde entier dans différents genres" où le choix du jury a été difficile mais très "démocratique" a souligné Alejandro González Iñarritu, le jury a malgré tout dû choisir. Et il a mis en avant aussi bien des débutants que des cinéastes confirmés. Parmi les lauréats, deux des quatre réalisatrices en lice sur 21 films ont été distinguées – Mati Diop et Céline Sciamma – et une troisième a été récompensée – Jessica Haussner – à travers son interprète.
Dans la catégorie des nouveaux cinéastes, la franco-sénégalaise Mati Diop, 36 ans, a ainsi remporté le Grand Prix pour son premier long métrage Atlantique sur le sort des migrants et la jeunesse de Dakar, produit par Les Films du Bal (Judith Lou Lévy et Eve Robin) et qui sortira en France le 2 octobre (Ad Vitam).
Le français Ladj Ly a décroché le prix du jury avec Les misérables, sur les violences policières en banlieue, qui emprunte son nom au roman de Victor Hugo. Membre du collectif Kourtrajmé, il s’agit de son premier long métrage pour le cinéma après avoir co-réalisé le documentaire A voix haute avec Stéphane de Freitas mais qui avait été produit pour la télévision avant de sortir en salle. "Je dédie ce film à tous les misérables de France et d'ailleurs. Mon film parle des rapports entre les différentes communautés dans ce territoire. Le seul ennemi en commun qu'il y a entre ses habitants et les policiers, c'est la misère", a réagi Ladj Ly sur scène. Il s’agit également du premier long métrage de ses producteurs, Christophe Barral et Toufik Ayadi (SRAB Films). Il a pour distributeur Le Pacte, sans encore de date de sortie.
Ce Prix du jury a été décerné ex aequo à Bacurau des brésiliens de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, coproduit par Saïd Ben Saïd (SBS Productions/SBS Distribution, 25 septembre), qui raconte l'histoire du village imaginaire de Bacurau, dans le Sertao brésilien, frappé par des phénomènes étranges. C’est le deuxième film brésilien de cette 72 édition a être distingué après La vie invisible de Karim Ainouz, Prix d’un certain regard.
La Française Céline Sciamma décroche le Prix du scénario pour Portrait de la jeune fille en feu, son quatrième long métrage et le premier à concourir en compétition. Le film, produit par Bénédicte Couvreur (Lilies Films) qui sortira chez Pyramide le 18 septembre, raconte l’histoire d’amour interdite entre deux femmes – Noémie Merlant et Adèle Haenel - dans la France du 18e siècle. Il avait déjà reçu hier la Queer Palm.
Dans la catégories des cinéastes plus expérimentés et les plus primés – avec déjà deux Palmes d’or, un Grand Prix et un Prix du Scénario à Cannes-, les frères Dardenne décrochent un nouveau trophée : le Prix de la mise en scène, pour Le jeune Ahmed, qu’ils produisent via Les Films du Fleuve, avec Denis Freyd (Archipel 35). Il raconte l’histoire d’un jeune garçon radicalisé de 13 ans en Belgique, un film qui est aussi "un appel à la vie, qui est aussi la vocation du cinéma" ont-ils commenté sur scène. Diaphana le propose dans les salles françaises depuis le 22 mai.
Enfin, le jury a décerné une mention spéciale au Palestinien Elia Suleiman et son It must be heaven produit par Edouard Weil (Rectangle Productions) et que distribuera Le Pacte, un nouveau conte burlesque du réalisateur, déjà venu en compétition avec Intervention divine et The times that remains.


 

Palmarès complet

Palme d'or : Parasite de Bonj Joon-Ho

Grand prix : Atlantique de Mati Diop (Les Films du Bal)

Prix de la mise en scène : Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Le jeune Ahmed (Les Films du Fleuve/Archipel 35)

Prix du jury remis ex æquo : Les Misérables de Ladj Ly (SRAB Films) et Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles (SBS Productions)

Prix du scénario : Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu (Lilies Films)

Une Mention spéciale est remise à Elia Suleiman pour It must be heaven (Rectangle Productions)

Prix d'interprétation féminine : Emily Beecham pour Little Joe de Jessica Haussner

Prix d'interprétation masculine : Antonio Banderas pour Douleur et Gloire de Pedro Almodóvar

Le jury de la Caméra d'or, présidé par Rithy Panh, a récompensé, à l'unanimité, Cesar Diaz pour Nuestras Madres présenté à la Semaine de la critique

Le jury des courts métrages et de la Cinéfondation, présidé par Claire Denis, ont décerné deux prix :
Palme du court métrage : La distance entre le ciel et nous de Vasilis Kekatos (Grèce)
Mention spéciale : Monstruo dios de Augustina San Martin (Argentine)


 

Palmarès Un certain regard

Prix Un Certain regard : La vie invisible de Eurídice Gusmão de Karim Aïnouz
Prix du jury : Viendra le feu d’Oliver Laxe
Prix d’interprétation : Chiara Mastroianni pour Chambre 212 de Christophe Honoré
Prix de la mise en scène : Kantemir Balagov,pour Une grande fille
Prix special du jury : Liberté d’Albert Serra
Coup de coeur du jury (Ex-æquo ) : La femme de mon frère de Monia Chokri et The Climb de Michael Angelo Covin
Mention spéciale du jury : Jeanne de Bruno Dumont

L’Œil d'or distingue deux films engagés

Le jury du prix du documentaire présidé par la réalisatrice Yolande Zauberman a couronné deux films présentés en séances spéciales de la sélection officielle.
Le jury de l'Œil d'or était composé de Romane Bohringer, Éric Caravaca, Ross McElwee et Ivan Giroud.
Les lauréats ex æquo du prix du documentaire 2019 sont For Sama de Waad al-Khateab et Edward Watts (photo) et La cordillère des songes (La Cordillera de los sueños) de Patricio Guzmán.
La présidente de la Scam et créatrice du prix, Julie Bertuccelli, a tenu à préciser en préambule que les lauréats de l'Œil d'or seraient désormais automatiquement admis à concourir à l'Oscar du meilleur documentaire, ce qui constitue un privilège unique au monde.

 

 

Et si le Festival de Cannes proposait un thème chaque année, car cette édition 2019 a fait une large place à de nombreux zombies outre ceux du film d'ouverture et force est de constater  que ceux-ci étaient présents dans des films plutôt convaincants. Idée à suivre. Reste une édition riche entre films d'auteurs et films de genre ce qui ne peut que démarquer l'édition cannoise des autres festivals.


 

 

 

 


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