Il est des films... Cinéma argentin

06/12/2011 à 01:34, Francette

Connaissez-vous le cinéma argentin ? A cette question, il y a quelques temps, j’aurais encore répondu « Non ou très peu ». C’était avant que je ne découvre de véritables bijoux de cinéma, innovants, sans effets spéciaux qui noient le récit pour cacher la vacuité des scénarii. Bien sûr, les films que l’on peut voir en France sont ceux qui ont franchi les frontières, ont été montrés dans les festivals, ont eu des prix… mais est-ce une raison pour bouder le plaisir qu’ils nous procurent ?

Pour illustrer mon propos, j’ai choisi non pas un mais trois films qui m’ont particulièrement plu :

-         Les neuf reines de Fabian Bielinsky (2001),

-         Bombon, el perro de Carlos Sorin (2004),

-         Dans ses yeux de Juan José Campanella (2009).

Les neuf reines met en scène deux petits malfrats qui montent une arnaque visant à s’enrichir en revendant à un philatéliste une planche de neuf timbres rarissimes qu’ils ne possèdent pas…. Ce film est mené à un train d’enfer, sans temps mort. Le suspense est présent, si bien que l’on se demande qui arnaque qui et il faut attendre les dernières minutes du film pour avoir la réponse. Du grand art !

Bombon, el perro est un film qui prend en compte la situation économique et sociale de l’Argentine d’aujourd’hui à travers l’histoire de Juan, un homme d’une cinquantaine d’années licencié de la station service qui l’employait. Le hasard fait qu’il devient propriétaire d’un chien de race (Bombon, un dogue argentin au pelage immaculé) que ses amis l’incitent à présenter dans des concours, lui faisant miroiter les bénéfices qu’il pourrait en tirer. Alors commence pour Juan une nouvelle vie de montreur de chien dans laquelle il rencontre des personnages tout aussi paumés que lui, mais tous criants de vérité. Bombon leur apparaît comme la poule aux œufs d’or, alors qu’il n’est, en fait, qu’un brave chien apathique et tétu qui se moque pas mal de ce qu’on attend de lui. Ce film est interprété par des acteurs non professionnels et donne parfois l’impression d’être plus un documentaire qu’une fiction, mais c’est ce qui fait sa force et l’intérêt que l’on ressent aussi bien pour ses personnages humains que pour ce chien qui réussit à en être le meilleur acteur.

Dans ses yeux est l’un des meilleurs films que j’ai vus ces dernières années. C’est, à la fois, un polar avec un crime particulièrement horrible, un drame et une histoire d’amour. L’histoire se déroule sur deux époques : celle du crime en 1974, avec le déroulement de l’enquête, et 25 ans plus tard, le retour de l’un des enquêteurs qui recherche de la documentation supplémentaire pour écrire un ouvrage sur ce crime. Les deux époques se mêlent sans que cela nuise à la construction du récit, le passage du présent au passé s’effectue tout naturellement et se justifie à chaque fois. Et la fin du film réussit à nous étonner en nous montrant une façon très particulière de rendre la justice.

Mais ce qui fait aussi le succès du film, c’est son interprétation et , en particulier, celle de Ricardo Darin (déjà présent dans Les neuf reines) dans le rôle de l’enquêteur devenu romancier. Il est tout simplement fabuleux.

En résumé : un film à voir et à revoir sans modération…

Francette


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