Valeria Sarmiento

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  • Date de naissance : 29 octobre 1948
  • Née à Valparaiso au Chili, Valeria Sarmiento a suivi des études de Philosophie et de Cinéma avant de débuter sa carrière de cinéaste. Exilée à Paris après le coup d’Etat de 1973, elle n’a cessé d’envoyer des messages politiques aux dirigeants d’Amérique latine à travers ses films et ses documentaires. Elle est également la collaboratrice privilégiée de Raùl Ruiz, dont elle monta la plupart des films, et dont elle fut la compagne. EL HOMBRE CUANDO ES HOMBRE (1981), tourné au Costa Rica, aborde le machisme latino-américain par ses côtés les moins nuisibles, voireles plus sympathiques (le romantisme, la sentimentalité, la courtoisie), avant de dévoiler progressivement les pires aspects de l’oppression ordinaire. Les chansons populaires et les mariachis mexicains y servent de commentaire ou de contrepoint. Aussi bien dans le documentaire que dans la fiction, Valeria Sarmiento soigne la dramaturgie, ménage
    ses suggestions. LA PLANETE DES ENFANTS (1991), filmée à Cuba, joue sur l’ambiguïté pour mieux décrire une institution pour enfants censée susciter les vocations professionnelles mais débouchant sur l’embrigadement d’un castrisme crépusculaire. Les films de fiction confirment son attachement à la culture populaire et sa volonté de jouer avec les conventions et les stéréotypes. NOTRE MARIAGE (1984), son premier long métrage, est sélectionné dans de nombreux festivals et reçoit le Prix Jeune Réalisateur à San Sebastián. AMELIA LOPES O’NEILL (1991) est sélectionné au Festival de Berlin en 1991 et reçoit notamment le Prix de la Fondation Gan. Tourné au Chili, ce film s’inscrit dans l’univers mélodramatique du boléro, et Valeria Sarmiento y développe un regard à l’affût des mentalités et des comportements qui perdurent, au-delà des transgressions. Dans ses films suivants, ELLE (1994) ou ROSA LA CHINE (2002), elle poursuit une réflexion sur le couple. L’INCONNU DE STRASBOURG (1998), à l’esthétique paradoxale, sera également remarqué. En 2012, elle succède à Raùl Ruiz qui décède pendant la préparation du film et réalise LES LIGNES DE WELLINGTON, grande fresque historique et film choral sur la débâcle napoléonienne au Portugal en 1810. En 1988, elle reçoit une dotation de la Fondation Guggenheim. En 2008, l’Université de Stanford organise une rétrospective de son œuvre.