Cruella

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Londres, années 70, en plein mouvement punk rock. Escroc pleine de talent, Estella est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Elle se lie d’amitié avec deux jeunes vauriens et montent avec eux des arnaques en tout genre. Un jour, ses créations se font remarquer par la baronne von Hellman, une grande figure de la mode, terriblement chic et horriblement snob. Mais leur relation va déclencher une série de révélations qui amèneront Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l’impitoyable Cruella, une brillante jeune femme assoiffée de mode et de vengeance…

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Londres, au milieu des années 1960. Deux gamins des rues, Rupert et Horace, admettent dans leur réseau de vol à la tire l'orpheline Estella. Dix ans plus tard, celle-ci est devenue une redoutable chapardeuse. Mais la jeune femme, née avec une chevelure mi-blanche, mi-noire, a toujours été une styliste dans l'âme. Son génie créateur est du reste remarqué par la Baronne, une célèbre et influente couturière, qui l'engage comme apprentie, puis comme assistante. Mais en découvrant que sa nouvelle patronne a jadis provoqué la mort de sa mère, en lâchant sur elle ses trois féroces dalmatiens, Estella entreprend de se venger. C'est sous l'apparence flamboyante et insolente de Cruella, son double maléfique, que la jeune styliste ruine la réputation de la narcissique Baronne, avec l'aide de Rupert et Horace, et le concours d'une journaliste de mode.
L’excentrique Cruella de Vil à la chevelure noire et blanche, obsédée par les chiots dalmatiens, est l’une des figures mythiques de Disney. Le réalisateur Craig Gillespie (I, Tonya) a cherché à aller au-delà de la caricature en explorant les origines de l’exubérant personnage, dans un film en prises de vues réelles à la fois drôle et dramatique.
Deux femmes s’affrontent, incarnées par deux artistes d’élite, qui ont manifestement pris plaisir à se mesurer l’une à l’autre. Emma Stone, gagnante d’un Oscar (La La Land) et l’une des productrices exécutives, tient la vedette dans le double rôle d’Estella et de Cruella. Elle livre un superbe combat à Emma Thompson, lauréate de deux Oscars (Howards End, Sense and Sensibility), qui s’en donne à cœur joie sous les traits de l’égocentrique baronne von Hellman, un grand nom de la mode depuis des décennies, qui est prête à tout pour conserver sa place au sommet de l’industrie. Son arrogance rappelle celle de Miranda Priestly, interprétée par Meryl Streep dans The Devil Wears Prada (Le diable s’habille en Prada). La condescendance de la baronne est toutefois poussée à un tout autre niveau, teintée de méchanceté et d’intransigeance.
Les deux rivales sont définies par leurs tenues. Une étoile spéciale doit être attribuée à la créatrice de costumes Jenny Beavan, lauréate de deux Oscars (A Room with a View, Mad Max – Fury Road), pour leur originalité.
Toutes les références au classique d’animation Les 101 dalmatiens et au film en prises de vues réelles mettant en vedette Glenn Close y sont, jusqu’à la voiture caractéristique de Cruella de Vil, les chiens dalmatiens (nullement en danger) et les deux acolytes Horace et Jasper. Alliés d’Estella/Cruella, ils font partie intégrante de l’histoire et sont interprétés avec beaucoup d’humour et de finesse par Paul Walter Hauser (I, Tonya, Richard Jewell) et Joel Fry (Yesterday). Les chiens d’Estella et d’Horace, fort drôles, détendent aussi l’atmosphère. Mais il ne s’agit pas pour autant d’un film pour tous les membres de la famille. Certains éléments ne conviennent pas à un jeune public.
Craig Gillespie intègre habilement des gags au milieu de scènes intenses. En somme, il livre une production plus sombre que ce qu’on pourrait s’attendre d’un film de Disney. Il se fait plaisir en ayant recours à des chansons fort connues (pas nécessairement des années 1970 ni de formations britanniques) pour créer l’atmosphère désirée.