Mon fils TP

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Eyad a grandi avec sa famille dans une ville arabe en Israël. À 16 ans, il entre dans un prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis. Il essaie désespéramment de se faire accepter par ses camarades juifs et par la société israélienne, mais n'a qu'un véritable ami, Jonathan, un garçon en fauteuil roulant. Progressivement, Eyad se rapproche de la famille de Jonathan,apportant du courage et de la force à sa mère Edna. Après une histoire d'amour avortée avec une fille de sa classe, Eyad comprend qu'il doit sacrifier son identité pour trouver sa place dans le monde.

Vos commentaires et critiques :

Souvenez-vous des meilleurs films d'Eran Riklis, que vous avez tant aimés : Les Citronniers et avant lui La Fiancée syrienne… Cette manière de filmer : sensuelle, efficace, joviale. Mon fils est de la même veine et de la même qualité : il rend la complexité d'un pays, de deux pays, accessible, intelligible, sensible. Dans tous ses films qui traitent d'Israël et de la Palestine, Riklis prend le parti d'un humanisme volontariste, capable de briser toutes les frontières et qui fait foutrement du bien par les temps qui courent. 
Mon fils raconte l'histoire d'une double rencontre qui défie les préjugés, qui bouscule les appartenances identitaires. Une histoire bien ancrée dans l'histoire récente : on est entre 1982 (la guerre du Liban) et 1991 (la guerre du Golfe), et l'adolescence de Lyad va être marquée douloureusement par ces conflits, l'histoire collective s'imbriquant étroitement dans sa construction intime.
Lyad est un jeune homme brillant, un matheux né, dont père et mère sont si fiers qu'ils sont prêts à tous les sacrifices pour qu'il puisse accéder à la meilleure éducation possible… et ce n'est pas dans leur petite ville arabe qu'il va la trouver… Lorsqu'un prestigieux internat juif de la grande Jérusalem l'accepte comme premier et seul étudiant arabe, c'est la liesse générale. C'est la promesse d'un avenir meilleur, loin de sa condition, de celle de sa famille, de celle de sa minorité, la possibilité d'être intégré différemment dans la société israélienne, de ne plus être ostracisé.
Le départ est certes douloureux pour ce grand dadais affectueux mais le soutien des siens l'aide à franchir le cap. L'arrivée dans son nouveau lycée va être tout aussi difficile. Son hébreu approximatif, dont l'accent crie la provenance, lui attire quolibets et provocations. Et malgré son désir de réussir, pas grand chose ne semble le retenir-là, personne qui lui tende la main. Pourtant, peu à peu, il se fait une petite place, surtout grâce à Edna et à son fils Yonatan, lourdement handicapé. Ce qui ne devait être qu'un petit boulot d'appoint, un soutien scolaire, se transforme progressivement en grande histoire d'amitié fraternelle entre deux garçons brillants. Ces deux-là se comprennent à demi-mot, osent un humour grinçant, du genre « pas de bras, pas d'chocolat », que n'oserait nul autre. C'est que leur différence, leur mise au ban de la société les rapprochent. Comme si la condition d'un Arabe en Israël n'était pas très éloignée de celle d'un Juif en fauteuil roulant, tous deux contraints d'avancer vaillamment malgré leur handicap. Hauts les cœurs ! Edna est tellement heureuse de voir Yonatan rire à nouveau qu'elle accueille Lyad comme s'il était un deuxième fils. 
Et puis il y a la jolie Naomi, qui s'improvise professeur de diction pour aider son camarade. Naomi dont le regard doux et troublant enveloppe chaque jour un peu plus Lyad, qui ose avouer peu à peu ses sentiments, sans les montrer au reste du monde (qui ne comprendrait pas cette union sacrilège)…