Mariage à l'italienne TP

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Pendant la seconde guerre mondiale, Domenico Soriano, commerçant appartenant à une famille napolitaine aisée, rencontre dans un bordel Filumena Marturano, une femme d'origine humble. Il en tombe amoureux et l'emmène vivre chez lui. Après vingt ans de concubinage, et bien qu'elle ait toujours scrupuleusement joué son rôle de femme et de domestique, Filumena n'a pas encore reçu de proposition de mariage et décide de faire croire à Domenico qu'elle est mourante…

Vos commentaires et critiques :

Une vraie comédie napolitaine (adaptée d’un maître du genre), drôle, enlevée, avec ce qu’il faut de farce et d’outrances comiques pour faire semblant d’oublier la tristesse : pas question de flatter ceux qui seraient trop contents de s’apitoyer, il faut ravaler les larmes pour que ne soit pas noyée la terrible colère qui couve sous la braise. Et, mamma mia, quels acteurs ! Mastroianni, l’œil de velours et la moustache millimétrée, insurpassable en séducteur onctueux, en mâle veule, confit dans ses petits plaisirs. Et la Sophia impératrice ! La Loren en majesté ! Craquante et ne doutant de rien en jouvencelle effarouchée : « Quel âge as-tu, mon petit ? » lui demande un Mastroianni émoustillé. « 17 ans, monsieur » répond sans ciller la sublime, qui frisait la trentaine au moment du tournage. Bombe incendiaire en pute majuscule, sensuelle à réveiller les morts (on imagine bien le plaisir un brin pervers que pouvait prendre son producteur de mari, le chauve, rondouillard et quinquagénaire Carlo Ponti, à l’exhiber en dentelle noire transparente rien que pour les yeux de millions de spectateurs transis…). Annamagnanienne enfin en mère courage, prête à tout pour assurer le bonheur de ses enfants, et gagner de haute lutte la dignité qu’une société machiste lui a toujours refusée.
Tout commence dans le drame, avec force cris et lamentations : « Madame Filumena se meurt ! Un médecin, vite, ou plutôt un prêtre… » Et on prévient aussi Domenico Soriano, bellâtre oisif, rentier qui a connu des jours meilleurs, et par ailleurs concubin « officiel » de la dame Filumena en question. Domenico ne cache pas son agacement : on le dérange alors qu’il est en plein préparatifs de son prochain mariage avec une femme beaucoup plus jeune, qui a en outre le mérite d’être l’héritière d’un café prospère de la ville… Mais bon, il se résigne et se rend au chevet de Filumena à l’agonie… Laquelle lui adressera une ultime prière : qu’il l’épouse enfin, sur son lit de mort, pour légitimer une relation qui dure depuis des années et des années et qu’il a toujours refusé d’officialiser…
Et Domenico, pris de vertige, se souvient… Sa rencontre pendant la guerre avec celle qui n’était encore qu’une toute jeune femme, puis sa liaison torride avec la prostituée magnifique qu’elle était devenue… Et toute la suite, l’histoire d’une femme qu’il a eu bien tort de sous-estimer. Car elle a du tempérament, et de l’intelligence, et du ressort, la Filumena !