Tom à la ferme TP

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Un jeune publicitaire voyage jusqu'au fin fond de la campagne pour des funérailles et constate que personne n'y connaît son nom ni la nature de sa relation avec le défunt. Lorsque le frère aîné de celui-ci lui impose un jeu de rôles malsain visant à protéger sa mère et l'honneur de leur famille, une relation toxique s'amorce bientôt pour ne s'arrêter que lorsque la vérité éclatera enfin, quelles qu'en soient les conséquences.

Vos commentaires et critiques :

Je ne me suis pas sentie comme ça depuis le 2 décembre 2009, date où est sorti en salles le film Canine de Yórgos Lánthimos : le sentiment d’avoir été manipulée du début à la fin avec l’envie, dès les premières secondes, de crier tout en faisant du sur place.

Pour son quatrième film, Xavier Dolan prend un malin plaisir à jeter son spectateur dans une marre d’impuissance. Une heure et demi en plein sable mouvant. Tom à la ferme, adapté de la pièce de théâtre éponyme de Michel Marc Bouchard est un thriller psychologique saisissant. Bien loin de sa trilogie des amours impossibles : J’ai tué ma mère, Les amours imaginaires et Laurence Anyways, il relate l’histoire d’un jeune citadin qui rend visite à la famille de son défunt amant (Guillaume) dans la campagne québécoise. Une ferme presque à huit clos, une histoire familiale qui reste encore à élucider et un jeu malsain entre le frère du défunt (Francis) et Tom qui s’installe.

Ce n’est donc plus le même genre d’histoire que traite, ici, Xavier Dolan : on y parle d’amour, de deuil dans un jeu masochiste à qui remplace qui. Tom remplace Guillaume en tant que frère, Francis le remplace en tant qu’amant. Une interdépendance malsaine se crée entre les deux personnages pour cacher la vérité à la mère de famille qui ne se doute de rien : son fils était gay. Tom décide cependant de rester après le jour de l’enterrement, croit avoir trouvé le “vrai” dans cette campagne québécoise alors que tout n’est qu’une mascarade depuis le début. A chaque moment où Tom pourrait partir, il décide de rester.

Xavier Dolan explore le syndrome de Stockholm jusqu’à la moelle et s’amuse de nous, nous manipule, contredit nos attentes. Impossible de se sortir de la mascarade scénaristique dans laquelle nous sommes, malgré nous, enfoncés.

Jusqu’à la fin, un soulagement relatif.

Certes, ce dernier film est différent de ses trois premiers mais porte toujours la marque de Dolan. Le rythme du montage, qui nous évoquait des moments de grâce dans Les amours imaginaires, devient ici étouffant. La musique, moins présente en paroles, participe au sentiment général d’étouffement et d’impuissance.

Dans sa trilogie, Xavier Dolan nous parlait d’amours impossibles, ici il nous parle d’impossibilité de se sortir d’un amour.