Miele TP

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Irène vit seule dans une maison au bord de la mer non loin de Rome. Son père et son amant la croient étudiante.
En réalité, sous le nom de code MIELE, elle aide clandestinement des personnes en phase terminale à mourir dignement, en leur administrant un barbiturique puissant. Un jour, elle procure une de ces doses mortelles à un nouveau “ client ”, monsieur Grimaldi.
Elle découvre cependant qu'il est en parfaite santé mais qu'il veut mettre fin à ses jours, ayant perdu goût à la vie.
Bien décidée à ne pas être responsable de ce suicide, elle va tout faire pour l'en empêcher.

Vos commentaires et critiques :

Le premier film de Valeria Golino
Dès les premières images du film on voit Irène, une jeune femme silencieuse, tendue, tout en énergie et en rage, qui parcourt à vélo et à toute vitesse les rues de sa ville, ou qui fait l'amour avec fièvre. Si on comprend rapidement qu'Irène a un père veuf et un amant marié, si on constate qu'elle vit dans une très agréable maisonnette au bord de la mer, on ne saisit pas de prime abord quelle est son activité, on ne devine pas tout de suite la raison de ses allers-retours mystérieux depuis l'Italie jusqu'au Mexique, pas plus que les motifs de ces coups de fils de correspondants anonymes qui l'appellent Miele, un nom de code semble-t-il… Et Valeria Golino distille remarquablement le mystère, avant que l'on comprenne enfin qu'Irène fait partie d'un groupe clandestin (à but plus ou moins lucratif) qui aide des malades en fin de vie à passer de l'autre côté et que les fréquents voyages en Amérique centrale sont destinés à acheter de puissants barbituriques vétérinaires, interdits en Europe.
Un jour elle procure une de ces doses mortelles à un nouveau «client» Monsieur Grimaldi. Elle découvre cependant qu’il est en parfaite santé mais qu’il veut mettre fin à ses jours, ayant perdu goût à la vie. Bien décidée à ne pas être responsable de ce suicide, elle va tout faire pour l’en empêcher.
Valeria Golino qui d’actrice réputée en Italie (rappelons-nous RESPIRO) aborde avec une parfaite maîtrise ce sujet grave et fait preuve d'une belle audace en abordant la question de l'euthanasie dans un pays profondément catholique où le sujet est évidemment tabou (le film a eu d'ailleurs bien du mal à trouver son financement). Elle le fait avec une grande intelligence, une grande finesse, en fait bien ressentir toute la complexité. Et grâce à sa magnifique actrice Jasmine Trinca, elle nous offre aussi un très beau et très surprenant portrait de jeune femme, entre détermination, goût du danger et de l'inattendu, engagement physique et détachement affectif. Tout ça donne un film troublant, qui laisse derrière lui une foule d'interrogations sans réponses toutes faites. On peut légitimement penser que c'était bien là le but recherché…
Le jury œcuménique du festival de Cannes 2013 a attribué une mention spéciale à ce film de Valeria Golino (Italie), présenté dans la sélection «Un certain regard».