Into the Woods - Promenons-nous dans les bois

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À travers un regard résolument moderne et décalé, INTO THE WOODS, PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS revisite quelques-uns des plus célèbres contes de fées. Les intrigues de plusieurs histoires bien connues se croisent afin d'explorer les désirs, les rêves et les quêtes de tous les personnages. Cette comédie musicale aussi enjouée qu'émouvante suit Cendrillon (Anna Kendrick), le Petit Chaperon rouge (Lilla Crawford), Jack et le haricot magique (Daniel Huttlestone) et Raiponce (MacKenzie Mauzy), tous réunis dans un récit original où interviennent également un boulanger et sa femme (James Corden et Emily Blunt) qui espèrent fonder une famille, mais à qui une sorcière (Meryl Streep) a jeté un mauvais sort...

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Parce qu’une vieille sorcière rancunière leur a jeté un sort, un couple de boulangers se retrouve dans l’impossibilité d’avoir un enfant. Mais la malfaisante créature réapparaît et propose d’annuler la malédiction en échange d’un service. Ils doivent trouver, dans les bois, une capeline rouge, une mèche de cheveux blonds, une pantoufle de verre, et d’autres accessoires de contes de fée. Sur sa route, le couple va croiser Cendrillon, Raiponce et leurs princes respectifs, le Petit Chaperon rouge ou encore Jack et le haricot magique, qui vont accompagner leur chemin vers le happy end. Mais celui-ci existe-t-il vraiment ?
Après Chicago et Nine, Rob Marshall (Pirates des Caraïbes : la fontaine de jouvence), revient à son genre de prédilection : la comédie musicale. Il y excelle une nouvelle fois, adaptant fidèlement, avec faste et panache, un classique de la comédie musicale américaine signé James Lapine et Stephen Sondheim. Comme à son habitude, Marshall exploite avec bonheur les talents de chanteurs de quelques grandes stars d’Hollywood, Meryl Streep (Mamma Mia), Johnny Depp (Sweeney Todd) Emily Blunt (Edge of Tomorrow) ou encore Chris Pine (Star Trek), lesquelles s’en donnent à cœur joie pour notre plus grand plaisir.

Pour apprécier le film, il faut plus aimer Broadway que Hollywood. Oublier le Stanley Donen des années 1950 (Chantons sous la pluie), et se souvenir des adaptations des années 1970, parfois catastrophiques (Camelot, de Joshua Logan), souvent magnifiques (Oliver !, de Carol Reed). On est dans le show de luxe, tout est à la fois très imaginatif et verrouillé à l'extrême. On y sent l'argent et l'inspiration, un étrange mélange de rouerie et de candeur. Rob Marshall, qui avait totalement raté Chicago en métamorphosant ce superbe « musical » en clip hystérique, a consenti à calmer son ego pour donner (un peu trop même, vers la fin) du temps au temps. Into the woods est un spectacle soigné, inventif, dans lequel on s'installe avec bonheur durant plus de deux heures. On contemple. On admire. Twitteurs et cliqueurs fous, s'abstenir...

Quatre contes (CendrillonLe Petit Chaperon rougeJack et le haricot magique etRaiponce) se mêlent à la vie d'une sorcière hargneuse et vindicative et d'un couple de boulangers. Pour les délivrer de la malédiction qui les empêche d'avoir un bébé, la harpie, elle-même mère hyperprotectrice (Meryl Streep est visiblement ravie de cabotiner à son aise) leur demande quatre offrandes : une vache blanche (celle de Jack), une cape rouge (celle du Petit Chaperon), un soulier d'or (celui de Cendrillon) et des cheveux blonds (ceux de Raiponce)...

La plus belle idée, c'est la forêt, filmée comme un huis clos. Presque un aimant qui attirerait tous les personnages. Ils s'y croisent, s'y perdent, s'y retrouvent, et s'ils s'en échappent un instant, c'est pour mieux y retourner encore et encore, affrontant sans cesse les sortilèges et les dangers. La musique de Stephen Sondheim a un côté syncopé, obsessionnel, et les paroles des chansons, elles aussi, misent constamment sur la répétition des mêmes sonorités... Autre bonne idée : parier autant que faire se peut sur l'humour. Les contes sont ainsi doucereusement détournés, parfois jusqu'à l'absurde. Cendrillon, par exemple (Anna Kendrick), passe son temps à dévaler les escaliers du château où elle a fait la fête pour fuir son prétendant. Quant aux deux princes charmants (Chris Pine et Billy Magnussen), ils se livrent à un numéro chorégraphique crypto-gay surprenant et totalement réjouissant... — Pierre Murat