Les Traducteurs

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Isolés dans une luxueuse demeure sans aucun contact possible avec l’extérieur, neuf traducteurs sont rassemblés pour traduire le dernier tome d’un des plus grands succès de la littérature mondiale. Mais lorsque les dix premières pages du roman sont publiées sur internet et qu’un pirate menace de dévoiler la suite si on ne lui verse pas une rançon colossale, une question devient obsédante : d’où vient la fuite ?

Vos commentaires et critiques :

Une maison d'édition s'apprête à publier le troisième tome d'une série mondialement connue, qui sera certainement un succès de librairie. Afin d'éviter les fuites, les dirigeants décident de rassembler neuf traducteurs triés sur le volet dans une résidence de luxe et de les faire travailler à huis clos. Aucun contact avec l'extérieur n'est permis, leurs téléphones ou tout autre appareil leur sont confisqués. En bref, ils sont enfermés. Ainsi, lorsque les dix premières pages sont publiées sur le web et qu'on menace la maison d'édition de publier le reste, une seule question est sur toutes les lèvres : qui parmi eux est le coupable?
Le deuxième long métrage de Régis Roinsard nous arrive huit ans après Populaire. Cette fois, le cinéaste délaisse le ton de la comédie légère pour plonger dans une intrigue plus sombre, où réside un suspense qu’on dirait tout droit sorti d’un récit d’Agatha Christie. À partir de ce très bon point de départ, d’autant plus formidable qu’il évoque un métier dont on parle rarement, surtout au cinéma.
Les protagonistes de ce suspense chargé sont en effet enfermés dans un luxueux bunker, sous la houlette du tyrannique éditeur Éric Angstrom (Lambert Wilson). Ils sont rassemblés pour la traduction, dans leur langue respective, du dernier tome de la trilogie à succès Dedalus, du mystérieux auteur Oscar Brach, et tenus au secret le plus strict.
On vous rassure : dès le deuxième acte, nous sommes transportés à l’extérieur du bunker alors que Rose-Marie Houeix (Sara Giraudeau), l’assistante d’Angstrom, enquête sur la fuite. Même chose grâce à des retours en arrière judicieusement utilisés qui lèvent (un peu) le voile sur l’homme qui se cache derrière Oscar Brach. Le récit impose, du coup, des parallèles avec Dix petits nègres d’Agatha Christie, une référence voulue, et une certaine représentation de l’Union européenne.
Les traducteurs cherchent aussi à critiquer, comme beaucoup d’autres, l’emprise du capitalisme débridé au détriment de l’art. Le long métrage emprunte de gros sabots et n’apporte rien de neuf sous cet angle, malheureusement.
La production s’est donné beaucoup de mal pour faire exister la trilogie Dedalus, avec des clins d’œil appuyés à Millénium. Notamment le fait que comme pour l’œuvre posthume de Stieg Larsson, elle obtient un succès critique et public. En fait, les références à la littérature sont nombreuses, sans entraver la compréhension de l’action.