Antoinette dans les Cévennes

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Des mois qu’Antoinette attend l’été et la promesse d’une semaine en amoureux avec son amant, Vladimir. Mais au dernier moment, il annule : sa femme a réservé une randonnée en famille dans les Cévennes avec un âne ! Abandonnée, Antoinette décide sur un coup de tête de partir, elle aussi, sur le chemin de Stevenson. A son arrivée, pas de Vladimir, mais un certain Patrick, un âne récalcitrant, qui va l’accompagner dans son singulier périple…

Vos commentaires et critiques :

Antoinette jubile à l’idée d’une semaine de vacances en amoureux promise par son amant. Sauf que l’épouse de Vladimir a prévu une surprise qui contrecarre tous leurs plans : une randonnée familiale dans les Cévennes, sur les traces de Stevenson et de son fameux journal de voyage. Antoinette encaisse le coup mais ne fait pas de scène, Vladimir pense s’en être tiré à bon compte, sans tapage. Mais en fait l’amante déçue décide de ne pas lâcher l’affaire et de s’élancer sur les traces cévenoles de son chéri !
C’est en parfaite Parisienne absolument pas préparée qu’Antoinette débarque dans les Cévennes et se confronte à ce monde étrange de randonneurs chevronnés, rompus aux rituels de la marche au long cours. Pour sa part elle a choisi l’option « avec âne » et se retrouve flanquée d’un quadrupède bâté répondant (si l’on ose dire) au nom de Patrick qui, comme tous ses congénères insoumis de nature, ne chemine que lorsqu’il le veut bien.
Au-delà des gags cocasses liés à l’inadaptation totale d’Antoinette à la randonnée, au-delà de sa relation compliquée avec Patrick, au-delà de la situation vaudevillesque de la maîtresse malheureuse qui va finir par croiser la petite famille de son amant, au-delà du charme bien réel de la balade, le film s’avère beaucoup plus profond et délicat qu’une simple comédie décalée. Car au long des sentiers, au fil des paysages qui changent insensiblement à la vitesse du pas laissant toute sa place à la méditation, à mesure que les rencontres impromptues s’enchaînent, Antoinette se reconstruit, redéfinit son rapport à la vie, aux hommes. Et le film prend des accents aussi touchants que poétiques, aussi mélancoliques que burlesques.
On ne saurait conclure sans dire tout ce que le film doit à son actrice principale, la formidable Laure Calamy, qui trouve ici le grand rôle qui la met définitivement en lumière. Laure Calamy, c’est le mélange quasi unique dans le cinéma français d’un potentiel comique ravageur, d’une sensualité solaire digne des actrices italiennes de la dolce vita et d’un talent exceptionnel pour décliner toute la gamme des sentiments. Elle est irrésistible, et le film avec elle.