Warrior Women

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De l’occupation de la prison d’Alcatraz en 1969 au combat contre le pipe-line de Standing Rock en 2016, Warrior Women raconte la vie de Madonna Thunder Hawk, l’une des fondatrices de l’American Indian Movement. 50 ans de combats pour les droits des autochtones et pour la Terre menés par des femmes puissantes, courageuses et rebelles.
Warrior Women explore la conjugaison singulière entre activisme politique et le fait d’être mère, et montre comment l’héritage militant se transmet et se transforme de génération en génération dans un contexte agressif, où le gouvernement colonial réprime violemment la résistance autochtone.
Les peuples autochtones, premiers gardiens de la terre qu’il devient urgent d’écouter.

Vos commentaires et critiques :

« Si tu veux des belles phrases, invite les hommes ; si tu veux que les choses soient faites, invite les femmes. » Madonna Thunder Hawk

Tout commence avec Hutch… Oui le blondin de Starsky et Hutch, alias David Soul. Quel rapport me direz vous entre le flic sexy et les luttes amérindiennes ? Eh bien David Soul, en 1980, est militant des causes amérindiennes et alors que des milliers d’Amérindiens se regroupent en un grand rassemblement de protestation et occupent les Black Hills pour lutter contre la spoliation de leurs terres ancestrales, David filme. Près de 40 ans plus tard, deux jeunes réalisatrices aux origines amérindiennes cherchent des archives et entendent parler des images de David Soul. L’acteur leur donne accès à ces images remisées dans une cave de Los Angeles, et elles découvrent ces plans où on voit notamment, en arrière-plan, une femme, talkie-walkie en main, qui coordonne toutes les prises de paroles. Cette femme, c’est Madonna Thunder Hawk, aujourd’hui âgée de 80 ans, qui va devenir l’héroïne principale de ce documentaire.
Il faut dire que Madonna a eu une vie et un parcours impressionnant. Née en 1940 dans une réserve Sioux du Dakota du Sud, elle est enlevée très tôt à sa famille dans le cadre de la sinistre opération des « pensionnats indiens », destinée à socialiser les enfants amérindiens dans un univers totalement blanc. Marquée par cette expérience, Madonna rejoint très tôt l’American Indian Movement né en 1968, équivalent amérindien des Black Panthers. Elle participera entre autres à l’occupation de l’île célèbre d’Alcatraz, à celle du village de Wounded Knee chers aux Sioux en souvenir du massacre de 1890, et à celle du fameux Mont Rushmore. Au cœur de ces luttes, la dénonciation de la spoliation des terres et de leur pollution (la vallée natale de Madonna a volontairement été inondée), l’exigence du respect de la culture et de l’éducation autochtone face à un système américain qui prétend vouloir effacer cet héritage culturel. Et l’aboutissement de cette vie est évidemment le combat tout récent de Standing Rock face au dévastateur « Dakota Access Pipe Line » qui menace les ressources ancestrales en eau des territoires lakotas.
Warrior Women  met essentiellement l’accent sur le combat des femmes face à des médias et une historiographie qui ont plus facilement retenu John Trudell ou Léonard Peltier (même si ceux-ci méritent notre éternel respect) que Madonna Thunder Hawk . C’est donc un film de femmes sur un combat de femmes, d’autant que le film montre aussi la passation entre Madonna et sa fille Marcy qui a repris admirablement le flambeau.