La Mécanique de l'ombre

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Deux ans après un « burn-out », Duval est toujours au chômage. Contacté par un homme d’affaire énigmatique, il se voit proposer un travail simple et bien rémunéré : retranscrire des écoutes téléphoniques. Aux abois financièrement, Duval accepte sans s’interroger sur la finalité de l’organisation qui l’emploie. Précipité au cœur d’un complot politique, il doit affronter la mécanique brutale du monde souterrain des services secrets.

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Les barbouzes

Deux ans après un burn-out, Duval, au chômage, se voit contacter par un mystérieux employeur pour retranscrire des écoutes téléphoniques. Aux abois financièrement, il accepte sans poser de questions sur la finalité de cette organisation. Ce travail simple, s’il lui permet de reprendre pied dans sa vie, va néanmoins le placer très vite au cœur d’un complot politique et le plonger malgré lui dans le monde impitoyable des services secrets…
C’est au cœur de l’état et en s’inspirant de plusieurs crises ou complots nés (ou supposés) au cœur de notre pays que le réalisateur installe son intrigue. Pour ce faire, il ne choisit pas les ors de la République mais bien plutôt les bas-fonds du contre-espionnage. À travers le regard d’un subalterne rôdé à obéir à une autorité sans jamais la remettre en question, il nous plonge dans un monde où tout n’est que mystère et opacité. Le seul espoir d’échapper à la spirale infernale de cette mécanique déshumanisée sera apporté par Duval lui-même à qui François Cluzet accorde toute la subtilité de son jeu pour nous permettre d’accéder aux états d’un personnage qui pourrait être n’importe lequel d’entre nous. 
Avec un scénario parfaitement ficelé, une réalisation soignée et un personnage principal de premier choix, le film n’aurait pas la même teneur sans l’adjonction nécessaire des trois autres rôles masculins. Denis Podalydès subjugue par sa capacité à rentrer sans l’ombre d’un faux pli dans le costume de l’intraitable puissant Mr Clément, dont le contrôle est la principale obsession. Sa silhouette élégante et son phrasé impeccable proche du langage parlé nourri de la richesse des intonations de sa voix et des nuances de son jeu imposent le respect du à son rang, entre amabilité feinte et courtoisie froide. Face à lui, deux hommes : Gerfaut sous les traits de Simon Abkarian, est le barbouze, l’homme de terrain, plus direct et moins en retenue, sa gestuelle et sa façon de parler nous le rendraient presque sympathique à l’inverse de Sami Bouajila, étonnant de vérité dans le rôle du superviseur de la sécurité intérieure dont la froideur minérale cache pourtant quelques faiblesses.
Un quatuor de talent qui donne à cette œuvre, à mi-chemin entre thriller et politique, un cadre idéal pour nous parler brillamment de l’état du monde et des coulisses du pouvoir.