Macbeth

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XIème siècle : Écosse. Macbeth, chef des armées, sort victorieux de la guerre qui fait rage dans tout le pays. Sur son chemin, trois sorcières lui prédisent qu'il deviendra roi. Comme envoûtés par la prophétie, Macbeth et son épouse montent alors un plan machiavélique pour régner sur le trône, jusqu'à en perdre la raison.

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SPÉCIAL CANNES

Et voici le Macbeth projeté en fin de festival qui attire moins de monde que Love et on ne se bat pas pour rentrer dans la salle Lumière. Et pourtant quel film !

« La vie est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. »

Adapter Macbeth… après Orson Welles, après Roman Polanski… fichtre ! Pour s'attaquer à une telle montagne, il fallait de l'audace, du culot, voire de l’inconscience. Justin Kurzel, talentueux cinéaste australien, ne manque sans doute pas ni des unes ni de l'autre et nous livre ici, pour son second long métrage, sa version très cinématographique, tendance plein écran, de l’œuvre de Shakespeare. C’est du lourd, du majestueux, du spectaculaire, du sanglant. Les puristes et fins connaisseurs de Shakespeare ne trouveront peut-être pas leur compte dans cette transposition à l'écran, qui déborde largement du cadre théâtral et peut agacer par son côté film à gros budget, grosse production avec casting international. Mais il y a le texte, incandescent, splendide, et une histoire terrifiante et universelle qui pourrait résonner comme la source originelle de bien des œuvres cinématographiques. La mise en scène allie avec un incontestable sens du rythme les scènes de bataille et les scènes intimes et nous transporte dans des décors contrastés, entre huttes modeste et châteaux imprenables, entre montagnes embrumées et landes écossaises. La magie du cinéma joue à plein régime et sans doute faut-il accepter les codes du film d'action pour se plonger sans réserve dans la tragédie de Macbeth et être bouleversé par sa descente aux enfers. On plongera avec lui, pour notre plus grand bonheur, entre effroi et tension. Michael Fassbinder est un Macbeth complexe et grandiose : sa force, sa carrure rendent infiniment émouvante l’innocence du personnage, vite perdue avec le premier meurtre qui le précipite droit vers un bain de sang qui le dépasse. Jusqu’au bout, la tyrannie que Macbeth exerce semble enfantine et il se raccroche aux prophéties des sorcières comme un gamin aux contes qu’on lui lit. Tout en lui, même sa grandeur, semble absurde. Au fil de la tragédie, sa stature de colosse va se craqueler, gangrénée par l'épuisement et la certitude du destin funeste qui s'annonce.

Quant à Marion Cottillard, on ne peut que reconnaître son talent dans cette interprétation de Lady Macbeth, qui est paraît-il au théâtre l’un des personnages les plus difficiles à jouer. Elle manie le vers shakespearien à la perfection et incarne avec un froid glacial cette femme assoiffée de sang et de grandeur, machiavélique manipulatrice qui précipitera son homme dans le gouffre et se perdra elle-même. Et comme nous sommes au cinéma et pas au théâtre, la caméra capte au plus près le souffle qui entrecoupe chaque vers, habité par la soif du pouvoir et l’étincelle de folie destructrice qui anime les regards.

XIe siècle, en Ecosse. Macbeth, charismatique chef des armées, sort victorieux de la guerre qui fait rage dans tout le pays. Sur son chemin, trois sorcières lui prédisent qu’il deviendra roi. Comme envoûtés par la prophétie, Macbeth et son épouse montent alors un plan machiavélique pour accéder au trône, jusqu’à trahir les leurs, jusqu'à en perdre la raison…