Mandibules

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Jean-Gab et Manu, deux amis simples d'esprit, trouvent une mouche géante vivante coincée dans le coffre d'une voiture et décident de la dresser pour gagner de l'argent avec.

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Voleur de voiture, c’est un métier qui demande du doigté, de la jugeote, et surtout du flair pour repérer la bonne cible. Or s’il y a bien des qualités qui font défaut à ce grand dadais de Manu, c’est bien ces trois-là. Chargé par un type particulièrement louche de convoyer un paquet en toute discrétion d’un point A à un point B en prenant garde de ne surtout pas l’ouvrir, il dérobe pour mener à bien sa mission la première charrette venue sans prendre le temps de l’inspecter, et comme c’est un cador, il embarque aussitôt son alter-ego Jean-Gab dans son plan foireux. Bien sûr ça ne loupe pas, la voiture tombe rapidement en panne d’essence, et c’est en forçant le coffre arrière dans l’espoir d’y trouver un jerrycan que nos deux champions tombent nez à trompe avec une mouche. Une grosse mouche. Une TRÈS TRÈS grosse mouche.
Amis des brachycères dopées aux hormones de croissance, des duos comiques pour enfants de 5 ans, des road-movies sans queue ni tête et des twists qui se terminent en queue de poisson, bienvenus dans la nouvelle galéjade filmique de Quentin Dupieux ! Nous l’avions laissé l’année dernière dans les brumes crépusculaires des alpages où sévissait un serial-killer affublé d’une peau de bête, on le retrouve cette année sur la Côte d’Azur dans un film solaire à suivre les enfantillages de deux post-ados montés en graine. Jamais là où on l’attend donc, Dupieux tourne le dos à l’humour noir caractérisant Au poste et Le Daim, qui lorgnaient pas mal du côté du Buffet froid de Bertrand Blier, pour s’aventurer sur un terrain plus joyeux, plus léger, voire presque premier degré : la « Buddy-comedie ». Et pour peu qu’on soit d’humeur à suspendre temporairement la part la plus sévère de son esprit critique, impossible de rester de marbre devant les mésaventures de ces deux trentenaires qui raisonnent comme des ados de treize ans, voire parfois comme des gosses, sans que ça provoque jamais le moindre malaise. Dupieux réveille simplement l’enfant qui sommeille en nous, qui s’émerveille de tout et ne s’étonne de rien, puisque tout est possible tant qu’on tient à l’écart le principe de réalité.
Et ça, Dupieux sait faire, et applique cette règle comme personne tant à ses personnages qu’à son récit. Pourquoi une mouche géante ? Pourquoi vouloir la dresser ? Parce que, c’est tout ! Personne n’ose aujourd’hui faire des films aussi libres, aussi ouvertement dépourvus de tout psychologisme, aussi ouvertement absurdes, et aussi souvent drôles. Alors laissez la logique au placard, oubliez votre âge et laissez-vous embarquer dans cette histoire rocambolesque, qui vous fera dire en sortant de la salle : « Taureau-triomphe » ! (Faut voir le film pour comprendre…).