Laila in Haifa

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Une nuit, dans la zone portuaire qui longe la voie ferrée à Haifa, une ville du nord d’Israël. C’est là, entre le Mont Carmel et la Méditerranée, qu’est installé le Club, un lieu qui attire chaque soir tout ce que Haifa et sa région comptent de noctambules. Dans cette région contaminée par la haine et la violence, le club est un refuge pour tous ceux qui n’ont pas envie de se laisser enfermer dans des catégories toutes faites, qu’ils soient hommes ou femmes, homos ou hétéros, juifs ou arabes, palestiniens ou israéliens. A travers un moment de la vie de cinq femmes, c’est tout un microcosme humain qui se déploie, multicolore, intense et contrasté, entre rencontres et ruptures amoureuses, affirmations et hésitations, engagement et indifférence, vérités et mensonges.

Vos commentaires et critiques :

 

« Un soir, je suis allé dans le club Fattoush avec une actrice palestinienne. J’y ai découvert un mélange de Juifs et d’Arabes, d’Israéliens, de Palestiniens, d’hétéros et de gays. C’est une sorte de refuge où se retrouvent des gens d’origines différentes, assez inhabituel dans un pays où nous n’entendons parler que d’hostilité, de conflit, de guerre et de tuerie. Cette nuit dans ce club m’a donné le sentiment d’échanges humains entre des gens qui sont simplement en relation les uns avec les autres de manière non violente – même s’ils ne sont pas toujours d’accord ». Amos Gitai
Laila in Haifa est un film surprenant. Au premier abord, il donne à voir, le temps d'une nuit dans un club branché, les rencontres entre différents personnages qui s'y croisent. Marivaudages, tromperies et querelles de couple y côtoient des réflexions sur la culture et le rôle de l'art dans la société – le lieu est également une galerie spécialisée dans les expositions « militantes ». Mis en scène de manière théâtrale, avec des dialogues très écrits, tout cela pourrait paraître superficiel. Mais il ne faut pas oublier que le club en question se trouve à Haïfa, et qu'il accueille aussi bien Israéliens que Palestiniens. Ces badinages se doublent alors d'un aspect politique, qui transparaît progressivement dans les personnages et leurs discussions au fur et à mesure que la nuit avance. Laïla in Haïfa ébauche ainsi une nouvelle variation sur le thème fétiche du réalisateur : l’espoir d’une communication entre Israéliens et Palestiniens. En dévoilant ces instantanés de la vie de tous les jours, et en montrant qu'une forme de cohabitation est possible, Amos Gitai alimente encore une fois, par son cinéma, cet espoir.