Dough

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Nat Dayan, un vieux boulanger juif de l’East End de Londres, s’efforce de maintenir l’activité de sa boutique face aux velléités d’un supermarché voisin, qui va jusqu’à lui « voler » son employé. Sans grand enthousiasme, il embauche comme apprenti un jeune immigré musulman originaire du Darfour, accessoirement dealer de cannabis. Leur relation n’est pas de tout repos jusqu’au jour où un incident fortuit va relancer les ventes...
  • Titre original : Dough
  • Fiche mise à jour le 15/05/2016
  • Année de production : 2015
  • Réalisé par : John Goldschmidt
  • Date de sortie : 04 mai 2016
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : Margo Cinéma
  • Distributeur international : non renseigné
  • Durée : 94 minutes
  • Origine(s) : Royaume-Uni
  • Genre(s) : Comédie dramatique
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : non renseigné
  • Format son : non renseigné
  • Visa d'exploitation : non renseigné
  • Indice Bdfci :
    65%
  • 6,4/10
    (162 votes)
    Imdb
    3
    3,4/5
    (83 votes)
    Allociné
    3
    63 %
    (30 votes)
    Rottentomatoes
    3.25
    46 %
    (12 votes)
    Metacritic
    2.25

Vos commentaires et critiques :

Les esprits grincheux trouveront sans doute un peu légère cette comédie anglaise qui n’est pas sans rappeler quelques-un des grands titres qui firent jadis se déplacer les foules. C’était le temps de The Full Monthy, Joue-là comme Beckam… Les Anglais savent toujours y faire dans la comédie sociale efficace et réussissent, sans grands moyens et souvent sans jamais sortir d’un quartier, à nous brosser le portrait d’une fraternité ordinaire et attachante sans blablater pendant des plombes. Un cinéma modeste à hauteur de gens ordinaires, ni héros ni salauds, pas toujours sympathiques, pas toujours très honnêtes mais toujours authentiques et terriblement humains.
Nat Dayan est le patron d’une petite boulangerie aussi casher que familiale, nichée au cœur d’un quartier populaire de Londres dont on pressent bien qu’il sera bientôt amené à disparaître. Un de ces quatre, un promoteur immobilier sans scrupules viendra raser tout ça pour y construire quelques parkings, un centre commercial où la pâtisserie industrielle trouvera sa place entre le rayon bricolage et les légumes sous vides.
Fatigué et un peu usé de se lever tous les jours aux aurores pour mettre la main à la pâte (dough, c’est pâte en anglais), Nat Dayan ne veut pourtant pas partir en vacances et encore moins prendre sa retraite. Sa boulangerie est toute sa vie et pas question d’arrêter de fournir le quartier et la communauté en brioches, muffins et autres délicieux petits pains. Mais s’il est têtu comme une mule, il demeure lucide sur son état et finit par accepter l’idée de prendre un apprenti. Ayyash n’était pas forcément la personne vers laquelle il se serait spontanément tourné : jeune, Noir et Musulman pratiquant, autant dire pas vraiment le candidat naturel. Mais Ayyash est le fils de la dame qui vient tous les jours faire le ménage chez Nat, alors après tout, pourquoi pas lui donner sa chance, elle lui assure que c’est un gentil petit gars, travailleur, honnête… Ayyash va se révéler être un apprenti dévoué et très doué, un peu trop doué peut-être… Les deux vont aussi se trouver quelques points communs dans la manière dont chacun prie son Dieu… l’occasion de quelques scènes cocasses.
Les mauvaises langues vont bien sûr ce méfier de ce Mohammed venu d’Ethiopie ou d’Arabie, enfin, de ce Noir musulman qui est sûrement aussi un peu terroriste. Mais Nat s’en moque car depuis qu’Ayyash travaille à ses côtés, les ventes ont explosé aussi sûrement que les petits pains se multipliaient si l'on en croit certaines Écritures… et puis comme par miracle, lui-même a retrouvé sa joie de vivre, son rire et l’envie de faire un peu plus attention à lui et aux autres. Bien sûr, tout cela cache quelque chose qui n’est sans doute pas très orthodoxe…
Terriblement british par son ton, son humour et tous ses personnages secondaires à la langue bien pendu, Dough est un petit condensé vivifiant d’optimisme et de joie de vivre ensemble qui fait un bien fou par sa simplicité un brin naïve de penser que rien n’est perdu d’avance si chacun prend le temps de dépasser ses préjugés. Au passage bien entendu, le film tord le coup à tous les clichés qui nous polluent le cœur et l’esprit et dénonce enfin les deux plus grands fléaux de l’humanité qui avancent souvent comme deux andouilles main dans la main : l’ignorance et la connerie.