The Bookshop TP

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À Hardborough, une bourgade du nord de l’Angleterre, en 1959. La vie suit tranquillement son cours, jusqu'au jour où Florence Green décide de racheter The Old House, une bâtisse désaffectée pour y ouvrir sa librairie. Lorsque la libraire se met à vendre le sulfureux roman de Nabokov, Lolita, la communauté sort soudain de sa torpeur et manifeste une férocité insoupçonnée.

Vos commentaires et critiques :

Isabel Coixet adapte le roman de Penelope Fitzgerald sous forme de déclaration d’amour aux magasins de livres, aux femmes courageuses et aux dialogues subtils. Rien d’étonnant à ce que The Bookshop, le nouveau film d’Isabel Coixet, ait reçu le prix de la meilleure adaptation cinématographique d’un roman au dernier Salon du livre de Francfort : bien qu’elle se détache un peu du livre à la fin, la cinéaste catalane a traduit fidèlement en images l’esprit de l’ouvrage de Penelope Fitzgerald.
Après les magnifiques paysages enneigés de son œuvre précédente, Personne n’attend la nuit, Coixet situe dans un village anglais ce nouveau portrait de femme aux idéaux de fer et au courage inébranlable face à l’adversité. Si, dans Personne..., Juliette Binoche luttait contre un climat hostile et une vérité qu’elle ne souhaitait pas voir, ici, Mortimer, sans sortir ou presque d’un microcosme apparemment paisible et civilisé, ressent le poids de l’intransigeance des locaux et de cette maudite réalité qui finit par l’emporter sur ses rêves de répandre la culture, la sensibilité et les émotions précieusement rassemblées dans les pages imprimées d’un livre.
Pour nous décrire le chemin de croix d’une femme en quête d’idéal, la réalisatrice a misé sur un classicisme sans chichis, des conversations incessantes entre ses personnages et une mise en scène qui accentue la tranquillité d’une époque et d’un paysage qui semblent inviter à la paix, mais où couvent des petites guerres déclarées afin que l’”ordre” établi ne varie pas d’une once. Si les livres représentent l’évolution, la société se charge de freiner cette énergie, trop puissante pour qu’on la laisse s’exprimer à sa guise. C’est ce que transmet ce film qui, à travers un petit acte héroïque, dépeint une époque (la fin des années 1950) caractérisée par les émotions contenues, le classicisme social et la peur de l’étranger, où la crainte des ragots fonctionne comme une arme – ce qui, d’ailleurs, n’a pas tant changé de nos jours.