Apprentice

Vous aimez ce film, notez le !
La note moyenne actuelle est de 13,00 pour 1 vote(s)
Aiman officie dans une prison de haute sécurité. Rahim, le bourreau en chef, y accompagne les derniers jours des condamnés. Rapidement, il prend le jeune gardien sous son aile et lui apprend les ficelles du métier. Aiman s'avère être un exécutant très appliqué, mais sa conscience et ses véritables motivations le rattrapent peu à peu...

Vos commentaires et critiques :

CANNES 2016 - UN CERTAIN REGARD

Né à Melbourne, en Australie, le réalisateur Boo Junfeng signe avec Apprentice son deuxième long métrage après Sandcastle ,qui figurait parmi la sélection officielle de la Semaine de la critique en 2010. On lui doit également plusieurs courts :Un retrato de familia (2004), Stranger (2005), The Changi Murals (2006), Katong Fugue (2007), Keluar baris (2008), Tanjong rhu (2009),ainsi qu’un sketch de l’anthologie collective 7 Letters (2015) destinée à célébrer le 50e anniversaire du cinéma de Singapour. Apprentice orchestre la trouble fascination d’un gardien de prison solitaire pour un bourreau. Distribué en France par Version Originale-Condor et à Hongkong par Bravos Pictures, ce drame psychologique a été acquis pour l’international par la société française Luxbox créée par Fiorella Moretti et Hedi Zardi, par ailleurs en coproduction du nouveau film de Carlos Reygadas, Donde nace la vida .

Un bon patriote

Aiman, 28 ans, officie depuis peu dans une prison de haute sécurité. Ses parents sont décédés depuis longtemps, le laissant seul avec sa sœur Suhaila. À son nouveau travail, Aiman montre un intérêt inhabituel pour Rahim, le bourreau en chef, qui accompagne les derniers jours des condamnés. Rapidement, il prend le jeune gardien sous son aile et lui apprend les ficelles du métier. Aiman s'avère être un exécutant très appliqué, mais sa conscience et ses véritables motivations le rattrapent peu à peu... Six ans après son premier long métrage, le très beau Sandcastle , Boo Junfeng est de retour avec un drame particulièrement fort. Il est à nouveau scénariste de son film et bénéficie de la présence de Benoit Soler, qui avait éclairé le très beau « Ilo Ilo », à la photo.
Film de prison, pamphlet contre la peine de mort, règlement de comptes, on ne sait pas trop où le cinéaste veut en venir avec ce film ambigu : une chose est certaine, il ne fait pas bon de dealer à Singapour, cela peut vous mener allègrement à la potence. Le film méticuleusement construit, décrit avec une précision terrifiante le processus de mort par pendaison, c’est ainsi que sont exécutés les condamnés à la prison Laragan "la prison interdite" de Singapour, les extérieurs de la prison furent tournés en Australie, alors que les intérieurs furent trouvés à Singapour, raconté par le bourreau en place depuis 30 ans et qui essaie de former notre jeune apprenti (d’où le titre du film) au dur métier d’exécuteur. Comment être humain en faisant de la sorte de ne pas faire souffrir le condamné. Ce film choisi pour Un certain regard doit d’avoir été pris en raison de sa nationalité, ce n’est pas tous les jours que les films de Singapour nous arrivent. Et comme les lois de la distribution sont impénétrables, je regrette que le film précédent, excellent, Sandcastle présenté à la Semaine de la Critique en 2010 ne soit jamais sorti en France alors que celui-ci sort dans la foulée de sa présentation à Cannes