Enys Men -12

Vous aimez ce film, notez le !
Personne n'a encore voté pour ce film !
Sur une île inhabitée des Cornouailles, une bénévole passionnée de vie sauvage se livre à des observations quotidiennes sur une fleur rare. Sa vie est hypnotique dans sa monotonie, elle répète les mêmes gestes jour après jour, comme un rituel. Au fur et à mesure, des sons et des images provenant d'autres temporalités commencent à s'infiltrer, perturbant progressivement son équilibre.

Vos commentaires et critiques :

 

Cannes 2022 – Quinzaine des réalisateurs

Le voyage dans l’île

Basé à l’ouest des Cornouailles, Mark Jenkin est également directeur de la photographie et monteur. Son premier long métrage, Bait, présenté en avant-première à la Berlinale en 2019, a remporté un Bafta. Il a rédigé la première version du scénario d’Enys Men en trois nuits. “J’écris avec un crayon et du papier et je le fais de manière très grossière et simple. Cela  a été particulièrement rapide car je savais qu’il y aurait très peu de dialogues.” Les versions ultérieures ont été affinées en fonction du casting et des lieux de tournage, l’écriture se poursuivant encore pendant cette étape. Comme il tenait à travailler avec la même équipe créative que celle de son film précédent, Mark Jenkin a fait de nouveau appel à Mary Woodvine pour incarner son personnage central. Il a tourné Enys Men en 16mm avec une Bolex H16. “Elle est réglée comme une horloge et permet de faire des prises d’un peu moins de 30 secondes. C’est une pression mais qui est très utile. J’essaie de ne pas déplacer la caméra, sauf si c’est pour une très bonne raison, et même dans ce cas, je me contente de faire des panoramiques et des inclinaisons plutôt que de suivre l’action.” Autre marque de fabrique, Mark Jenkin tourne sans enregistrer aucun son. “Je fais cela pour deux raisons. Premièrement, cela nous permet d’être rapides. Nous n’avons pas besoin d’attendre le silence. Et nous avons pu créer le monde d’une île inhabitée alors qu’il y avait toutes sortes de bruits de civilisation autour de nous. Par la suite, j’aime aborder la conception sonore comme une toile vierge. Je n’ai pas à nettoyer des enregistrements et je n’ajoute que ce dont j’ai besoin. Le fait de réenregistrer les dialogues en studio me permet de les réécrire si je le souhaite, et permet également aux acteurs de modifier leur jeu, en changeant subtilement l’intonation ou l’accentuation.” Une partie des dialogues est en kernewek, la langue cornique.