L'Odyssée

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1948. Jacques-Yves Cousteau, sa femme et ses deux fils, vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Mais Cousteau ne rêve que d’aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l’eau, il a découvert un nouveau monde. Désormais, ce monde, il veut l’explorer. Et pour ça, il est prêt à tout sacrifier.

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Le monde du silence

C’était au siècle dernier… quand la télé était encore source d’émerveillement. On pouvait y découvrir les films du Commandant Cousteau, l’homme au bonnet rouge qui nous emmenait à bord du Calypso aux quatre coins du globe pour nous raconter les merveilleux trésors du monde sous-marin. Cousteau, dans les années 80, c'était un explorateur aventurier charismatique, médiatique et très populaire qui savait raconter des histoires comme personne et avait déjà pigé, avant tout le monde, l’immense pouvoir des images et du petit écran. Et pour ne rien gâcher, il maîtrisait à la perfection les rouages de la communication. Cousteau, dans nos rêves de mômes, c’était un peu comme si le capitaine Nemo avait rencontré Hergé, un peu comme si notre pépé du midi avait plongé avec Flipper le Dauphin dans les eaux turquoises de la Méditerranée… Certes, c’était il y a longtemps, avant que l’on parle du septième continent, de la fonte des glaciers et de la disparition des barrières de corail… j’en passe des plus sinistres.
Allez, on ne va pas se la jouer nostalgique mais un peu quand même car c’est bien de cela qu'il s’agit : l’histoire incroyable et méconnue par les moins de trente ans d’un homme passionné qui fit de sa vie une odyssée et consacra son énergie, sa curiosité, son argent et son temps à l’exploration des fonds sous-marins, à la recherche scientifique et sur le tard, à la sauvegarde de l’environnement. 
Pour camper le commandant sur près de 40 années il fallait un comédien capable d’être crédible avec un bonnet rouge vissé en haut du crâne, mais capable aussi d’incarner physiquement (Cousteau était un grand gaillard tout sec et musclé) le plongeur hors pair qu’il était. Avec son charisme, son bagou et sa présence si particulière, à le voir traverser aussi facilement les époques, on se dit que Lambert Wilson est l’homme de la situation. On y croit dès les premières images d’une beauté époustouflante, quand le commandant Jacques Yves Cousteau et sa famille prennent possession de leur nouvelle maison au bord de la mer, en 1948.
Le film suit l’épopée d’un homme prêt à tout sacrifier pour sa curiosité et sa soif de découverte, prêt aussi à tout risquer pour mener à terme ses rêves les plus fous : respirer sous l’eau, filmer sous l’eau et même vivre sous l’eau. Jérôme Salle raconte un Cousteau marin et meneur d’hommes, visionnaire, précurseur, à la fois homme de sciences (sa Calypso fut un véritable laboratoire océanographique) et homme d’affaires inspiré. Il n’épargne toutefois pas le bonhomme, sachant aussi le montrer mégalo, séducteur invétéré, roublard parfois, voire complètement égocentrique. N’oublions pas que nous sommes dans une œuvre de fiction et qu’il faut bien glisser dans le portrait du mythe la part d’ombre nécessaire à la dramaturgie de l’intrigue. Simone, épouse fidèle et dévouée qui élut domicile dans la Calypso et vécut la plus grande partie de sa vie sur les flots et Philippe, le fils cadet tiraillé entre l’admiration qu’il portait à son père et l’envie de s’affranchir du poids terrible du mythe JYC. Impeccable.