Salò ou les 120 Jours de Sodome -16

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Au temps de la république fasciste de Salò… Dans un grand château italien, les détenteurs du pouvoir s’acharnent sur un groupe de jeune gens soumis à une série de sévices de plus en plus humiliants, de plus en plus cruels, de plus en plus macabres…
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Vos commentaires et critiques :

 

C’est un film marqué au fer rouge de la provocation et de la subversion, une œuvre qui a toujours fait scandale, qui a provoqué d’incroyables réactions de rejet à sa sortie en 1975 et qui a très rarement été montrée depuis. Beaucoup ont jugé les images de Pasolini insupportables, insoutenables, indignes même, mais beaucoup plus encore n’ont jamais eu l’occasion de les voir...
Le film est la transposition cinématographique du livre de Sade, «Les 120 jours de Sodome»: un livre inachevé, entreprise titanesque, catalogue hallucinant des perversions sexuelles.
Pasolini et ses scénaristes transportent le cadre et l’action dans la République fasciste de Salo, que Mussolini, traqué de toutes parts, avait constituée entre 1943 et 1945.
Dans Le Vestibule de l’enfer, quatre représentants du pouvoir (un banquier, un magistrat, un duc et un évêque... belle brochette!) sélectionnent soigneusement 9 filles et 9 garçons, les plus beaux possible, pour les réunir dans une vaste demeure: là ils seront, oubliés de tous, les esclaves de leurs désirs.
Le film sera le récit clinique et circonstancié de la mise en pratique de tous ces désirs, en trois étapes, en trois stations qui sont des références directes à «L’Enfer» de Dante: Le Cercle des passions, Le Cercle de la merde, Le Cercle du Sang.
Pas d’exaltation des sens ou de la beauté des corps, pas de poésie vitale dans ce ballet du sexe, de la merde et de la mort. C’est l’exploitation des faibles qui est à l’œuvre, c’est l’horreur de notre monde regardée en face. Car Pasolini n’a pas réalisé un film historique: «ce n’est pas tant le souvenir de cette époque qui m’a inspiré, écrivait-il, que le spectacle du monde actuel... la violence sans précédent exercée sur les corps...» Le cinéaste sera assassiné peu de temps avant la première projection de son film...
Extrêmement controversé à sa sortie, l'ultime œuvre de Pasolini prend le contre-pied de sa "trilogie de la vie", qui exaltait la libération de l'instinct et de la sexualité. Il décrit une descente aux enfers dans un univers où ne règnerait que la loi du plaisir, soumis à la fantaisie des puissants. Il réalisa un film-limite, "messe noire" à l'opposé absolu de tout érotisme, unique dans l'histoire du cinéma.
Pier Paolo Pasolini, dont ce fut le dernier film, a transposé le roman de Sade, situé à l'origine vers la fin du règne de Louis le Grand, à l'époque de la République fasciste de Salò (sept. 43-avril 45), république fantoche gouvernée par Mussolini qui fut installé à ce poste par Hitler, à la suite d'une nouvelle percée des Allemands en ltalie du nord Le tournage du film eut lieu entre le 3 mars et le 9 mai 1975 à Salo, à Mantoue (pour les extérieurs et les intérieurs des scènes de rafles), à Bologne et au village de Gardellatta, sur le Rhin, qui figure celui de Marzabotto, aujourd'hui détruit.
Des quatre acteurs jouant les rôles des "seigneurs", seul Paolo Bonacelli est comédien de profession. Giorgio Cataldi était un ami de Pasolini, Quintavalle, un écrivain; quant à Aldo Valletti, il avait derrière lui une carrière de vingt ans, mais de f gurant. Dans la version italienne, il est doublé par Marco Bellochio et Hélène Surgère (remarquée par Pasolini dans FEMMES FEMMES de Paul Vecchiali), l'est par Laura Betti