Le Grand saut

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31 décembre 1958, la neige tombe sur Manhattan. Au 44e étage du gratte-ciel Hudsucker, le jeune président Norville Barnes s'apprête à se jeter dans le vide. Quelques semaines plus tôt, à l'instant même où il débutait, tout en bas de l'échelle et riche de ses seules espérances,son prédécesseur Waring Hudsucker, dirigeait un conseil d'administration triomphal. Et prenait néanmoins son élan, sur la grande table cirée comme un miroir, pour se précipiter par la fenêtre de ce fatal 44e...

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Grimaces à tous les étages

Jusqu'à la dernière minute – mais les frères Coen, comme à leur habitude, ne se refusent rien, pas même le privilège d'arrêter le temps –, Le grand saut déroule en flash-back l'ascension fulgurante et la chute d'un gentil nigaud sorti de son trou pour tomber dans les griffes d'un grand prédateur (deux rôles surjoués avec jubilation par Tim Robbins et Paul Newman). En hommage à Frank Capra et à son Extravagant Mister Deeds, Joel et Ethan Coen flanquent leur héros d'une journaliste dure à cuire (Jennifer Jason Leigh, épatante donneuse de gifles) et installent dans les combles du Hudsucker Building un solide ange gardien pour les cœurs amoureux. Une fois de plus, ils s'amusent à dynamiter les grands classiques de l'imagerie américaine, en écho au conte moral qui les a inspirés. Faisant de Norville Barnes l'inventeur méritant du hula-hoop, ils concoctent une satire grimaçante du rêve capitaliste américain, sans sacrifier l'efficacité du grand spectacle.