Le Fond de l'air est rouge

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Film en deux parties : 'Les Mains fragiles' et 'Les Mains coupées'. Les espoirs et les déceptions suscités par les mouvements révolutionnaires dans le monde entier : le Viêt Nam, Che Guevara Mai 68, Prague, le Chili, le programme commun.
  • Titre original : Le fond de l'air est rouge
  • Fiche mise à jour le 30/12/2013
  • Année de production : 1977
  • Réalisé par : Chris Marker
  • Acteurs principaux : Davos Hanich, François Maspero, François Périer
  • Date de sortie : non renseignée
  • Date de reprise : 30 octobre 2013
  • Distributeur France : Iskra
  • Distributeur international : non renseigné
  • Durée : 180 minutes
  • Origine(s) : France
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : non renseigné
  • Format de projection : 1.37 - DCP (Version restaurée)
  • Format son : Mono
  • Visa d'exploitation : non renseigné
  • Indice Bdfci :
    66%

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archives...
De l’ébullition de 68 et des années qui suivirent, plus précisément de 1967 à 1977, Chris Marker a puisé dans des milliers de mètres de documents passionnants et composé une fresque extraordinaire, d’une intensité rare, d’une richesse à vous donner le vertige. Rythmées par ses propres commentaires se succèdent des archives incroyables de la guerre du Viêt Nam, de la mort du Che, du printemps de Prague, des festivités de Persépolis avec tous les grands de ce monde s’inclinant devant le Shah d’Iran, des jeux olympiques de Munich, du festival d’Avignon 1968, des portraits de tous ces personnages qui font partie de la légende du siècle : De Gaulle, Mao, Castro... Il monte, juxtapose, modèle, façonne une œuvre dont la subjectivité nous rend l’histoire plus présente et plus facile à cerner, à lier les événements les uns aux autres. Avec pertinence, avec impertinence, avec une lucidité qui cingle, une époque est restituée, celle-là même où s’esquissèrent de nombreuses tentatives pour changer l’ordre du monde. Vaines expériences révolutionnaires ? Le bilan n’est pas si simple, car « dans le déroulement même de ces échecs, des actes ont été posés, des paroles ont été dites, des forces sont apparues. D’où l’intérêt de refaire patiemment le chemin parcouru. »

Chris Marker nous montre aussi la beauté de l’insoumission, même si les révoltes ont été réprimées, noyées dans le sang et il nous dit non sans ironie : « On a tendance à croire que la 3e guerre mondiale commencera avec le lancer d’un missile nucléaire. Je pense plutôt qu’elle s’achèvera ainsi. D’ici là, continueront de se développer les figures d’un jeu compliqué dont le décryptage risque de donner du boulot aux historiens de l’avenir, s’il en reste ». Dans Le fond de l’air est rouge, l’Histoire est decryptée pour ne pas enterrer le vécu, comme certains le souhaitent, mais surtout pour ne pas répéter indéfiniment les erreurs déjà commises. À la fin du film un déroulant précise : « les véritables auteurs de ce film sont les innombrables cameramen, preneurs de son, témoins et militants dont le travail s’oppose sans cesse à celui des pouvoirs, qui nous voudraient sans mémoire. »