Taj Mahal

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Louise a dix-huit ans lorsque son père doit partir à Mumbai pour son travail. En attendant d'emménager dans une maison, la famille est d'abord logée dans une suite du Palace Taj Mahal. Un soir, pendant que ses parents dînent en ville, Louise, restée seule dans sa chambre, entend des bruits étranges dans les couloirs de l'hôtel. Elle comprend au bout de quelques minutes qu'il s'agit d'une attaque terroriste. Unique lien avec l'extérieur, son téléphone lui permet de rester en contact avec son père qui tente désespérément de la rejoindre dans la ville plongée dans le chaos.

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L'hôtel Taj Mahal, c'est l'hôtel le plus luxueux de Bombay, une énorme pièce montée qui trône sur une ville cosmopolite, une des plus grandes places financières du monde, mais grouillante de pauvres qui espèrent grappiller quelques miettes de cette concentration de richesse, à proximité des grands hôtels et des cafés... Jamais Louise n'aurait dû se trouver là si la maison, prévue par l'entreprise de son père qui l'a muté là pour deux ans, avait été prête. Deux ou trois jours d'attente supplémentaires à l'hôtel, pas la mer à boire, même si le luxe excessif de la suite qui leur échoit n'est pas vraiment leur milieu naturel. Réception de bienvenue avec les autres cadres de la boîte... Louise a dix-huit ans, ne se sent pas vraiment à l'aise. Lorsqu'elle sort pour découvrir la ville, le harcèlement dont elle fait l'objet ne lui donne pas vraiment envie de traîner dehors. Quand ses parents proposent de sortir dîner en ville, elle préfère rester à l'hôtel et les laisser partir en amoureux. Elle se plonge dans la lecture d'un bouquin, mais très vite des bruits dans le hall de l'hôtel l'alertent : des gens qui courent, puis des détonations, des cris... La réception qu'elle appelle, affolée, lui répond de rester dans sa chambre et son père au téléphone lui conseille de tout éteindre et de se planquer dans la salle de bain... C'est que là où ils sont, ses parents apprennent vite que le Taj Mahal est attaqué par des hommes armés, de petits attroupements se forment autour des écrans télé pour suivre en direct l'agitation autour de l'hôtel, l'arrivée des forces de police. On ne saura ce qui se passe que du point de vue de Louise, depuis sa chambre où elle est enfermée et de celui de ses parents, qui cherchent désespérément à se rapprocher de l'hôtel et restent en contact téléphonique avec elle, son père surtout, qui va la rassurer pendant cette longue nuit qui va voir l'embrasement de l'hôtel...

Le film ne donne pas d'indications particulières, on n'apprend rien des circonstances, on vit les choses de l'intérieur comme un touriste ordinaire, sans jamais quitter Louise... Le scénario fait référence à une série d'attaques terroristes qui ont eu lieu à Bombay en novembre 2008, dans une dizaine de lieux emblématiques de la ville. Bilan : près de 180 morts et 300 blessés. Une attaque considérée par beaucoup comme le « 11 septembre indien » et qui a eu des conséquences immédiates au niveau politique (démission du ministre de l'intérieur...).

Propriété de la plus riche famille de l'Inde, le Taj Mahal a été créé par Samjeti Tata qui, au début du siècle dernier, a construit sa fortune sur l'exploitation du coton. Ce jour de Novembre 2008, des personnalités de tous les pays étaient dans l'hôtel, notamment la chef du gouvernement de Madrid, plusieurs députés européens, des hommes d'affaires... Il faut savoir que de nombreuses entreprises du monde entier investissent en Inde, où la main d'œuvre est bon marché (un tiers des dix-huit millions d'habitants de Bombay vivent dans des bidonvilles) et certains craignaient que de tels attentats, conduits par une poignée d'hommes déterminés jusqu'à la mort, dans un pays déjà bien marqué par le terrorisme ne soit pas sans conséquence sur l'économie et le tourisme. Actuellement avec ses 7,5% de croissance annuelle, l'Inde est en train de passer devant la Chine et Christine Lagarde chante les louanges de sa belle santé économique. On se garde bien de s'interroger sur le taux de chômage au risque de contredire ceux qui prétendent que pour lutter contre le chômage il faut d'abord trouver de la croissance.