Do the Right Thing TP

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À Brooklyn, c'est littéralement le jour le plus chaud de l'année. Mookie, un jeune afro-américain, est livreur à la pizzeria du quartier, tenue par Sal et ses deux fils, d'origine italienne. Chacun vaque à ses occupations, mais la chaleur estivale va bientôt cristalliser les tensions raciales.

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Tensions communautaires sur fond de culture hip-hop

Malgré la canicule qui écrase la mégapole new-yorkaise, les habitants d'une rue du quartier de Bedford-Stuyvesant vaquent à leurs occupations habituelles. Il y a Sal, d'origine italienne, qui tient une pizzeria avec Vito et Pino, ses deux fils. Mookie, l'employé amoureux de Tina. Da Mayor, un vieil alcoolique qui traîne dans les rues et Smiley, un bègue qui tente de revendre des vieilles photos de Martin Luther King et de Malcolm X. La vie aurait pu continuer ainsi sans un banal incident qui déchaîne soudain les tensions raciales. En effet, un jour, Sal oblige un voyou du quartier à éteindre son radiocassette qu'il fait hurler à longueur de journées.
Pour son 4e long-métrage, Spike Lee retrouve ses fidèles collaborateurs comme le producteur Monty Ross et le monteur Barry Alexender Brown qui ont travaillé avec lui dès ses débuts. Présenté au 42e Festival de Cannes présidé par Wim Wenders, Do the Right Thing n’a remporté aucun prix, ce qui n’a pas manqué d’énerver Spike Lee.
De la description des évènements typiques présidant à une émeute dans les "ghettos", Do the Right Thing tire une tragi-comédie vibrante, érigée depuis sa sortie au rang de classique du cinéma contemporain. Projeté à Cannes, le film obtiendra un retentissement asseyant la notoriété d’un cinéaste engagé, aux prises directes avec les multiples ramifications de la question noire en Amérique - et son corollaire, l’oppression de classes par une minorité dirigeant le pays.
Film pleinement de son époque... Peu d’autres titres furent autant débattus en 1989. Son esthétique met en avant, autant qu’elle popularise, la culture hip-hop, ses codes vestimentaires, langagiers, musicaux bien entendu. Lee amène sur le devant de la scène des quartiers dédaignés, des populations occultées depuis trop longtemps par la fiction dominante. Film en avance sur son époque, dans le même temps... On y évoque, déjà, la gentrification de Brooklyn (le nom de Trump est convoqué à ce sujet). Le mécanisme programmatique dans les quartiers défavorisés de révoltes partant d’incidents pour ainsi dire mineurs jusqu’à la réponse en violence policière s’y voit disséqué avec exactitude. Négation d’un melting-pot effectif, l’œuvre de Lee montre une Amérique de classes, stratifiée jusqu’à la haine (voir l’échoppe Coréenne ici au plus bas de l’échelle alimentaire), prête à exploser à température critique. Un pays constamment aux abords de la guerre civile, aux blessures historiques encore vives.