Creepy -12

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Un ex-détective devenu professeur en criminologie s’installe avec son épouse dans un nouveau quartier, à la recherche d’une vie tranquille. Alors qu’on lui demande de participer à une enquête à propos de disparitions, sa femme fait la connaissance de leurs étranges voisins.

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Retour au thriller inquiétant pour Kiyoshi Kurosawa, dans la droite lignée de Cure, un de ses plus grands films, celui qui l'a fait découvrir en occident en 1997.
Takakura est un ancien détective de la police de Tokyo qui a démissionné de ses fonctions après un incident traumatique que l’on découvre dans le formidable prologue – la tentative d’évasion meurtrière d’un tueur psychopathe – et est désormais professeur de criminologie à l’université. Il déménage pour s’installer dans une paisible banlieue afin de rechercher le calme et la tranquillité avec son épouse.
Le couple, qui veut faire une visite de politesse à ses nouveaux voisins, découvre le comportement étrange de l’un d’entre eux, Nishino, dont on ne voit jamais l’épouse et dont la petite fille semble terrifiée.
Construit sur une progression dramatique et un suspense intenses, Creepy est un pur film de mise en scène, qui confirme la maestria de Kurosawa dans le domaine du thriller psychologique, la précision clinique de ses mouvements de caméra, son sens du cadrage au cordeau. Cette virtuosité visuelle repose sur la précision du récit. Les films les plus réussis de Kurosawa sont toujours écrits ou coécrits par lui, et cela se confirme ici. Kurosawa s’empare d’un matériau classique pour le transformer en histoire personnelle, qui rejoint ses préoccupations récentes. Dans un registre totalement différent de son film précédent, Vers l’autre riveCreepy est aussi la radioscopie d’un couple sans enfant qui traverse des épreuves douloureuses mettant leur amour à l’épreuve de la mort.
Comme dans Cure, Kurosawa dresse le portrait atypique d’un redoutable tueur psychopathe, invisible et manipulateur, véritable docteur Mabuse plongé dans le décor tranquille d’une banlieue pavillonnaire. Dans Creepy, le monstre à visage humain se comporte à la manière d’un parasite qui supprime ses victimes pour prendre leur place dans leur propre demeure, au sein de leur famille. Le maniaque possède la particularité de ne (presque) jamais tuer lui-même… on n'en dira pas plus sur son machiavélisme qui file le frisson.
Le thème du génie du mal et de son emprise sur le commun des mortels a rarement été aussi bien illustré au cinéma.