L'Éveil d'Edoardo

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C'est l'été sur la côte italienne. Pour Edoardo 17 ans le temps des premiers émois est venu. Mais maladroit et timide avec les filles, il découvre que le sexe est plus compliqué que ce qu'il pensait…

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Le premier long-métrage captivant de Duccio Chiarini, L'éveil d'Edoardo (Short Skin), a été projeté à Venise dans le cadre de la deuxième édition du volet parallèle Biennale College - Cinema, réservé aux premiers longs-métrages. Le héros de cette comédie douce-amère, Edoardo (incarné par le jeune et prometteur Matteo Creatini), est un adolescent qui doit combattre son manque d’assurance sexuelle au sein d'une famille qui est la famille italienne par excellence. Edoardo vit à Pise et souffre de phimosis depuis sa plus tendre enfance. La malformation de son pénis est au centre de l’attention de toute sa famille : de ses parents (Michele Crestacci et Bianca Nappi) comme sa petite sœur Olivia (Bianca Ceravolo), qui examinent régulièrement son anatomie. À 17ans, Edoardo commence à sentir monter la pression. Son meilleur ami Arturo (Nicola Nocchi) est obsédé par l'idée de perdre prochainement sa virginité et passe son temps à se représenter les moindres détails de ce moment tant attendu. De son côté, Edoardo n’est pas contre l’idée d’avoir des rapports sexuels, particulièrement quand sa meilleure amie Bianca (Francesca Agostini) vient passer ses vacances à Pise ou qu'il rencontre Elisabetta (Miriana Raschilla), qui est chanteuse dans un groupe. Malheureusement, sa maladie ne lui facilite pas la tâche. L'éveil d'Edoardo contient, de l'aveu de son réalisateur, un certain nombre d’éléments autobiographiques, ce qui explique l'affection avec laquelle Chiarini nous décrit ses mésaventures (et celles de son héros) et l’incroyable alchimie qui unit cette famille. Bien qu’un peu familier, le film captive le public par son habile mélange d’humour et de drame, d'autant qu'il pourrait même donner à certains une ou deux leçons sur le courage, l’improvisation et la confiance en soi. Quant au personnage d'Edoardo, cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu sur les écrans un jeune personnage aussi attachant que cet adolescent morose, sec comme un coup de trique mais au cœur grand comme ça. Ses actes et ses commentaires sont guidés par un bon sens incroyable, même lorsque ceux qui l’entourent font ou disent certaines choses qui pourraient blesser leurs proches. Creatini nous offre une performance remarquable dans le rôle de ce jeune qui doit vaincre sa peur, son mal-être et l’inconnu pour reprendre le contrôle de son avenir. Examiner un poulpe, être lui-même constamment tripoté par les médecins et sa famille, tenter des rapports sexuels avec une prostituée, endurer l’obsession de sa petite sœur d'accoupler le chien de la famille avec un autre chien, supporter les problèmes conjugaux de ses parents… Voilà autant de situations auxquelles Edoardo doit faire face et qui ont mis au défi le talent de Creatini, mais l’acteur trouve toujours la juste manière de communiquer les émotions de son personnage. C'était le plus grand challenge posé par le film, car Edoardo est à l’écran dans presque toutes les séquences, mais Creatini ne déçoit pas une seule fois. Il est résolument le héros parfait d’une des plus belles scènes vues récemment, une séquence qui est une ode à la jeunesse et au passage à l’âge adulte.