Incroyable mais vrai

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Alain et Marie s'installent dans la maison de leurs rêves. Mais l’agent immobilier les a prévenus : ce qui se trouve au sous-sol risque bien de changer leur vie...

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J’aimerais bien vous y voir, vous. Parvenir à tenir la plume sur une page de la gazette pour parler d’un film dont une grande partie du charme – et partant du vif plaisir qu’on prend à sa vision – repose précisément sur l’effet de surprise. Oui, j’aimerais bien savoir comment vous vous y prendriez pour donner envie à votre éventuel lecteur de venir voir le nouvel opus de ce frappadingue de Quentin Dupieux, qui sévit sur nos écrans depuis maintenant 15 ans.
On peut déjà annoncer, sans risquer de gâcher quelque suspense que ce soit, qu’une fois encore le film est complètement barré, déjanté, absurde, hilarant, déconnant, surréaliste, kafkaïen, ubuesque, bref que c’est du vrai, du bon, du très bon Dupieux. Et on se lancera dans le périlleux exercice de vous donner une petite idée non intrusive d’un scénario imprévisible qui cultive la folie douce et le contrepied permanent…
Or donc un couple, pas un couple de vieux mais un vieux couple. Un peu fatigué, un peu englué dans sa routine pépère, du petit bisou de bonjour le matin à celui de bonne nuit le soir. Lui (Chabat) est employé sans grande envergure dans une agence d’assurances, elle (Drucker)… à vrai dire on ne sait pas trop ce qu’elle fait, sinon qu’elle se regarde beaucoup dans la glace et ça l’attriste de se voir vieillir. Sur le tard donc de leur histoire commune, ils font l’achat d’une maison. Elle est charmante, un peu désuète (enfin, tout dépend si, à ce moment de l’histoire, on a décidé que le film se passait en 2022 ou en 1989, c’est au choix) avec un balcon, une terrasse, de beaux volumes, un petit jardin bien vert, une cave. C’est donc une histoire de maison, mais pas que. Car Gérard a un patron (Magimel), le genre avec qui on veut faire copain-copain et qu’on invite à dîner avec sa jeune et jolie copine (Demoustier). Un patron paternaliste et beauf qui aime les armes à feu et les belles bagnoles, un mec qui en a, quoi.
Comment, pourquoi ces 4 personnages : l’employé de bureau, la femme de l’employé de bureau, le patron, la copine du patron… vont se retrouver embarqués dans cette histoire incroyable mais vraie ? A quel moment et de quelle manière interviendra une technologie robotique asiatique des plus pointues ? Et surtout, ne peut-on pas dire que, sous ses allures de farce, de comédie loufoque, Incroyable mais vrai cache une réflexion bien plus profonde qu’elle n’en a l’air sur le culte du jeunisme, de la performance, des apparences ? Vous avez 1h14, on récupère les copies à la fin de la séance. Passant avec une aisance insolente de la fantaisie burlesque au film noir grinçant, le funambule Quentin Dupieux a décidément plus d’un tour sous son chapeau et démontre une fois encore l’étendue de son talent protéiforme.