Un été à Osage County

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En famille, on se soutient. En famille, on se déchire... Suite à la disparition de leur père, les trois filles Weston se retrouvent après plusieurs années de séparation, dans leur maison familiale. C'est là qu'elles sont à nouveau réunies avec la mère paranoïaque et lunatique qui les a élevées. À cette occasion, des secrets et des rancoeurs trop longtemps gardés vont brusquement refaire surface…

Vos commentaires et critiques :

Les réunions de famille sont souvent sujet de dispute, et quelles disputes. Tout le monde a déjà vécu une réunion de famille qui a dégénéré à cause d'un oncle, de son père ou de sa grand-mère au fort caractère. Ce sont des moments fort, mais il en reste toujours un souvenir impérissable, qui avec le temps devient source de fou rire et de joie. Un été à Osage County est l'adaptation éponyme de la pièce de théâtre créée par Tracy Letts, qui fût un véritable carton, remportant toute une flopée de prix sur son passage dont des Tony Awards pour la version Broadway de la pièce. C'est donc sans surprise que les droits de la pièce furent achetés afin d'en faire une adaptation cinématographique, mais avec John Wells derrière la caméra on ne peut que se réjouir. Réalisateur du très bon The Company Men en 2010, John Wells revient pour la seconde fois derrière la caméra pour un long-métrage avec Un été à Osage County. Adaptation d'une pièce de théâtre, il est intéressant de voir comment s'y est pris le metteur en scène pour rester fidèle à la pièce écrite par Tracy Letts.

 

Tel Roman Polanski avec Carnage qui avait décidé de faire de son adaptation cinématographique un véritable huit-clos, Wells a également opté pour le huit-clos, où la liberté et le passage de frontière se gagne et ne dois pas être acquis par tous par peur de ne pas avoir à faire face aux questionnements des autres. L'action du film se déroule en grande partie dans la propriété de la mère des trois filles Weston, endroit qui est utilisé comme un véritable tribunal dont l'on ne peut sortir qu'une fois l’audience terminée. Véritable frontière entre la propriété - endroit où l'on doit faire face aux autres et à leurs rancœurs - et la liberté, la toute petite clôture à peine visible à la caméra qui cerne cette propriété est un mur qui permet de délimiter le terrain des émotions. Alors que la propriété représente le danger, la peur de faire face aux autres et de leurs réactions, le reste du monde est symbole de liberté de pensé et de s'exprimer sans avoir à engrangé de la colère. Tout cela est astucieusement utilisé dans la mise en scène de John Wells à travers des personnages qui vont littéralement voir leurs vies basculer une fois entrée dans la propriété. Leur sortie ne se fera pas de la même manière dont ils sont entrés, ils en sortiront grandis et plus mature, mais pas forcément plus heureux. Un été à Osage County est un très beau film, qui permet à chacun de se replonger dans ses souvenirs de réunion de famille.

 

Universel, le message proposé par le film n'est pas une ode à la vie ou à la joie de vivre, mais il reste un beau message, un message qui prouve que la sincérité est toujours ce qu'il y a de mieux pour faire réagir les autres, même si on doit les blesser. Vraie comédie dramatique, Un été à Osage County réussit le pari osé de faire rire tout en touchant le spectateur. Cette tendresse à l'égard de ce film est présente de par un récit bien écrit, mais surtout grâce à des personnages qui sont naturels et des acteurs qui sont sincères. Chaque personnage représenté dans ce film est une caricature de la représentation dont on s'en fait grâce à notre propre famille, mais il s'agit d'une caricature naturelle puisqu'il est présent dans toutes familles. Interprétés avec fougues et brutalités, les personnages prennent vie grâce à un formidable casting porté par une merveilleuse Julia Roberts qui s'offre ici un très beau personnage, ainsi que Meryl Streep qui est épatante et touchante. Un été à Osage County est un très beau film, une belle surprise qui nous prouve qu'avec un peu d'inventivité et de bons sentiments, on peut créer une comédie dramatique qui alterne entre sourire et tendresse grâce à un récit bien écrit, des dialogues jubilatoires, une belle mise en scène et un casting cinq étoiles.


Au cinéma, les réunions familiales sont rarement le berceau de la sérénité et tendent plutôt vers le théâtre de prises de bec chroniques, nourries par des années de rancœur et de non-dits. Dans ce sous-genre à part entière, les enterrements, par excellence, certifient une tension dramatique poussée à son comble.

Inspiré de la pièce du même titre de Tracy Letts’ – présentée pour la première fois sur Broadway en décembre 2007 et récipiendaire d’un prix Pulitzer en 2008 –, le film raconte l’histoire d’une famille dysfonctionnelle, réunie dans des circonstances pour le moins obscures.

Après le décès de leur père (Sam Shepard), Ivy (Julianne Nicholson), Karen (Juliette Lewis) et Barbara (Julia Roberts) – les trois sœurs Weston qui n’ont en commun que leur lien de sang – se rendent à la résidence familiale, à Osage County en Oklahoma, pour tenir compagnie à leur mère (excellente Meryl Streep). Atteinte d’un cancer de la bouche, cette dernière ingurgite une quantité phénoménale de médicaments, non seulement pour soulager sa douleur, mais également… pour l’effet euphorisant qu’ils lui procurent.

Alors que la famille au grand complet est attablée à la suite des funérailles du défunt poète, la vieille dame acariâtre en profite pour régler ses comptes. S’en suit une séance de lavage de linge sale en famille où tous les coups sont permis. Autour de cette table, les couteaux volent bas!

C’est ainsi que le divorce imminent de Barbara et Bill (Ewan McGregor) éclate au grand jour, la frivolité et l’insouciance de Karen sont soulevées et l’orientation sexuelle d’Ivy est remise en question, sans parler du pauvre «Little» Charles (Benedict Cumberbatch), le souffre-douleur de la famille, qui encaisse les reproches incessants de sa mère (Margo Martindale).

La mort du patriarche aura ainsi rouvert de nombreuses blessures que l’on croyait pourtant guéries depuis longtemps…

Un huis clos oppressant qui vaut amplement le détour.

On ne voit pas comment l’Oscar de la meilleure actrice échapperait à Meryl Streep avec une mention spéciale à tous les acteurs. Une leçon de cinéma.