Beyond Flamenco TP

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Manuel de Falla, Carlos Núñez ou Sara Baras : autant de musiciens et danseurs qui continuent à faire vivre la Jota, cet art majeur de la culture espagnole, l’une des sources du flamenco.
Après Tango ou Argentina, Carlos Saura propose un nouveau voyage musical qui rend compte de sa richesse et de sa modernité.

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Jota

On sait le goût de Carlos Saura pour la musique flamencante, on connaît son sens de la mise en scène et de la belle image… Pour cette remontée aux sources de la Jota, bien avant que naisse le Flamenco, il n'a pas mégoté sur les jeux d'écrans, de couleurs, de costumes, il a réuni les meilleurs et nous offre un tour d'horizon savoureux de ses multiples facettes : car de l'Andalousie à la Castille, de la Navarre à la Galice… la Jota a ses expressions locales, ses caractéristiques, ses costumes particuliers.
C'est au XIIe siècle qu'elle apparaît pour la première fois, inventée – en tout on aimerait le croire – par un troubadour arabe de Valence… Mais de fait personne ne sait vraiment d'où elle a surgi sinon que, comme le Flamenco, elle s'est nourrie de cultures diverses.
La seule chose dont on est sûr, c'est qu'elle s'est répandue aussitôt dans toute l'Espagne. Plus sautillante que le Flamenco qui allait débouler cinq siècles plus tard, moins solitaire (on danse en couple), accompagnée des textes les plus variés, brodant sur l'amour, la vie quotidienne, les croyances.
Comme toujours dans les films musicaux de Saura, pas de discours, pas de commentaires : il suffit d'écouter et de voir les morceaux qui s'enchaînent sans scénario ni fil conducteur, mis en scène sur un plateau tout spécialement aménagé pour l'occasion à Madrid, favorisant les cadrages, les mouvements de caméra langoureux et les jeux de lumière expressifs. La musique, les chants, la danse se suffisent à eux-mêmes… On savoure Manuel de Falla, Albéniz, Granados… mais aussi Liszt, Saint-Saens, Massenet, Ravel, Laparra… car la Jota a jailli au-delà des frontières et des genres, populaire mais aussi classique, locale et universelle. Aux Philippines, en Amérique latine, la Jota est bien vivante, elle s'enseigne, elle rassemble et Carlos Saura est là pour nous le faire magistralement savoir.