Sac la mort

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À la Réunion, Patrice tente de ne pas sombrer dans la folie d'une île hantée par les stigmates du colonialisme. La mort rôde. Il fuit, patine, fuit encore, dans un étrange road movie immobile.

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Cafres (1)

À la Réunion, Patrice pleure son frère qui a été tué. Sa mère veut que ce meurtre ne reste pas impuni. Elle demande à Patrice de tuer l'assassin. Une décision qu'il n'arrive pas à prendre. Ses amis lui disent de laisser la justice faire son travail. Sa sœur le met également devant ses responsabilités concernant la perte de leur maison. Il est allé en métropole, n'a rien fait là-bas, est revenu au pays et a commencé à boire.
Un scénario qui porte à l’écran l’histoire de Patrice et de ses amis, des cafres (1)  (descendants d’esclaves africains) interprétés par des acteurs principalement non-professionnels, dont le réel du quotidien se mêle à la trame fictionnelle. "Le film veut immerger le spectateur dans la tête de Patrice, l’amener à voir, réagir comme lui, ressentir comme lui cette hostilité et cette imprévisibilité qui l’entoure et l’inquiétude qui va avec. Lui faire éprouver ce sentiment de perte et de bouche infernale, de cauchemar, de somnambulisme, de solitude et de désespérance immense. Lui faire vivre comme les cafres l’expriment, avec la légèreté et l’humour des désespérés qui se savent condamnés. Nous disons classiquement que la tragédie est morte dans nos sociétés contemporaines, qu’on ne peut plus y croire. Pourtant, on le voit bien, les êtres humains semblent incapables de changer le cours des choses. Et nous n’avons que peu de prise sur le destin de nos vies. C’est en quoi ce film, au-delà de La Réunion, au-delà de Patrice, raconte aussi pour moi, en creux, notre monde, un monde de « gentils » qui vont devenir méchants, peut-être même très méchants dans un futur proche. J’espère qu’on pensera à ça aussi en regardant le film : ce qui se passe pour Patrice nous ressemble. Nous avons nous aussi nos « sac la mort », souligne le cinéaste Emmanuel Parraud.