La Papesse Jeanne

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À l’aube du Moyen Âge, la Papesse Jeanne est l’histoire légendaire d’une jeune femme qui accède au trône papal. Vive, charnelle, elle a été consacrée à la surprise de tous et a régné deux ans sur Rome. Dans cet univers chaotique dominé par les hommes, une femme tente d’imposer sa voix.

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Quelque part en Europe au IXe siècle se joue le destin de Jeanne, une jeune femme que l'on découvre naïve et douce. À la mort de son père, elle devient copiste dans un monastère où elle se lie, bientôt amoureusement, avec le joyeux moine Fromentin. Le duo est ensuite amené à traverser un monde perverti dans sa foi et marqué par une violence qui aura raison de Fromentin. Après la mort de son amant, Jeanne se rend à Rome où elle obtient un poste de lecteur des Écritures saintes avant d'entrer à la Curie. Selon certaines sources, elle est nommée cardinal et devient pape par acclamation. Deux ans plus tard, la papesse accouche en public.
Venu du documentaire, cinéaste et scénariste, Jean Breschand s’est longtemps nourri du roman que l’auteur grec Emmanuel Roïdis consacra à La Papesse Jeanne en 1866, traduit en français en 1908 par Alfred Jarry. Il tire de cette figure légendaire un film singulier, porté par Agathe Bonitzer.
Ainsi donc, selon certains récits apparus au XIIIe siècle, une femme qui se serait fait passer pour un homme aurait occupé pendant quelques années le trône papal, avant d’être démasquée en donnant naissance à un enfant. La légende fit l’objet de nombreux commentaires au cours du Moyen-Âge, et fut même évoquée lors de polémiques impliquant Luthériens ou Anglicans.
Jean Breschand s’en inspire pour évoquer le parcours d’une jeune femme élevée dans un couvent, décidant de partir pour Rome en éprouvant la vie sur son chemin, avec ce que cela comporte de rencontres et d’éveil des sens. « Être pape, c’est un rêve d’enfant ». Le film qui résulte de ce sujet très inattendu livre de belles images baignées de lumière, Jeanne traversant en robe de lin des paysages arides, faisant halte dans des abris de pierre. On pense bien sûr aux Onze Fioretti de François d’Assise, de Roberto Rosselini, ou à L’Évangile selon Saint-Matthieu de Pier Paolo Pasolini, dont l’auteur dit s’être nourri.