Benedetta -12

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Au 17ème siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles et sa présence au sein de sa nouvelle communauté va changer bien des choses dans la vie des sœurs.

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Cannes 2021 - Sélection officielle

Prenez garde à la sainte putain

 Benedetta est le 17e long métrage du cinéaste néerlandais Paul Verhoeven, depuis Qu’est-ce que je vois ? (1971), mais seulement le deuxième, après Elle en 2016 en compétition à Cannes, où le réalisateur de RoboCop (1978), Total Recall (1990) et Starship Troopers (1997) avait montré en ouverture avec Basic Instinct, en 1992. Il y retrouve l’actrice belge Virginie Efira, déjà à l’affiche de son film précédent, dans le rôle de Benedetta Carlini, pensionnaire du couvent des Théatines de la ville toscane de Pescia au XVIIe siècle. L’historienne américaine Judith C. Brown a relaté ses mœurs dissolues dans Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne (éd.Gallimard, 1987), lui-même inspiré des actes du procès en sorcellerie qui lui a été intenté. Un livre adapté par Verhoeven avec David Birke, qui avait déjà collaboré à son film précédent. Trente-cinq ans après La Chair et le sang, le réalisateur néerlandais prend pour cadre la Toscane en proie à la peste. Ne surtout pas y voir une parabole sur la récente pandémie : le tournage a eu lieu avant la Covid et mis au frigo pendant plus d’un an suite à un problème de santé de son réalisateur. Le casting réunit Daphné Patakia, remarquée dans la minisérie d’Antony Cordier OVNIs, Louise Chevillotte, l’une des actrices fétiches de Philippe Garrel, et puis une riche galerie qui comprend Charlotte Rampling, Lambert Wilson, Clotilde Courau, Guilaine Londez et Olivier Rabourdin. “L’Église n’interdit pas d’avoir des relations sexuelles, précise Verhoeven, sauf pour les membres du clergé. En faisant ce film, mon intention n’était pas d’attaquer la religion catholique ou quelque système que ce soit.Par contre, je pense que nous, humains, sommes fondamentalement des animaux.”

C’est l’un des films qu’on attendait avec le plus d’impatience pour le Festival de Cannes… 2020 ! Une année bizarre est passée par là, mais l’excitation est plus que jamais présente et on brûle de voir enfin le nouveau film de Paul Verhoeven après le très réussi Elle (2016), avec Isabelle Huppert. Et Virginie Efira, déjà ! Il ne fait pas de doute que son envie d’offrir un premier rôle à la comédienne est une des raisons qui ont poussé Verhoeven à entreprendre cette adaptation d’un livre de l’historienne Judith C. Brown consacré au destin hors du commun de Benedetta Carlini. Sans oublier l’attirance de l’iconoclaste cinéaste néerlandais pour tout ce qui touche au sacré : « Sainte Vierge (c’était le titre initial de Benedetta) », disait-il au démarrage du projet, « devra être un film profondément habité par le sentiment du sacré. Je m’intéresse au sacré depuis mon plus jeune âge, et plus particulièrement en peinture et en musique. »
Benedetta Carlini entre au couvent en 1599, à l’âge de neuf ans. Plus tard elle bénéficie de visions, de célestes faveurs, et elle lutte contre les agressions et les leurres du démon. Elle tâche d’asseoir, sur ces grâces hors ligne, une renommée et un pouvoir local. Ces visées embarrassent la hiérarchie. Elle sera convaincue d’imposture. Au surplus, les enquêteurs ecclésiastiques découvriront qu’elle a filé une liaison amoureuse avec une autre nonne. Elle devra donc aussi répondre du crime d’homosexualité féminine, vice inexploré, « péché muet ».
Benedetta clame que c’est le Christ ou l’Ange qui prêche par sa voix en transe, et que l’Ange bénit ses étreintes avec sœur Bartolomea. Entre ambition sincère de sainteté et fougue charnelle d’un amour angélique, la personnalité incendiaire de Benedetta va mettre le feu au couvent…