Split -12

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Kevin a manifesté 23 personnalités devant son psychiatre de longue date, le Dr Fletcher mais il en reste une, immergée, qui commence à se matérialiser et à dominer toutes les autres. Contraint d'enlever trois adolescentes, dont la volontaire Casey, Kevin se bat pour survivre parmi tous ceux qui évoluent en lui-même – et autour de lui – tandis que les murs entre ses personnalités volent en éclats.

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Casey, Claire et Marcia sont kidnappées dans le stationnement d'un centre commercial par un homme étrange. Celui-ci les enferme dans une pièce lugubre et vient périodiquement leur rendre visite. Les adolescentes comprennent rapidement que leur ravisseur, Kevin, souffre d'un trouble de la personnalité multiple. Elles devront être rusées si elles veulent revoir la lumière du jour. De l'autre côté de la porte, les nombreuses identités de Kevin luttent afin d'empêcher les deux plus malveillantes d'entre elles de prendre le contrôle du corps de leur hôte et de libérer un être encore plus sournois et violent, appelé « La bête »
Cela fait très longtemps que les fans attendent « le grand retour » de Shyamalan et Split pourrait bien être ce comeback qu'on espérait. Mystérieux, angoissant, déconcertant, étonnant, le film possède les qualités des plus grands succès du réalisateur indien.
Au niveau de l'intensité de son suspense, le long métrage est comparable à 10 Cloverfield Lane. Il renferme plusieurs moments particulièrement stressants, mais nous ne sommes pas ici dans l'horreur ou le gore. C'est par cet homme souffrant d'un trouble de personnalités multiples qu'on veut effrayer le spectateur et non pas par des images répulsives. James McAvoy est d'ailleurs la principale raison de la réussite de ce film. Il aurait été facile ici de tomber dans la caricature. Un personnage qui, à un moment est un enfant de 8 ans et à un autre une femme autoritaire dans la quarantaine, peut vite devenir risible. Mais l'acteur parvient à maintenir la vraisemblance du personnage presque jusqu'à la fin. Dans les vingt dernières minutes, la plausibilité du récit en prend un coup, entachant légèrement l'effet inquiétant et angoissant habilement installé depuis le tout début.
La construction narrative de Split est particulièrement efficace. On se retrouve sporadiquement dans l'antre du kidnappeur puis dans le bureau de sa psychologue. Celle-ci croit, contrairement à la plupart de ses collègues, que son patient possède plusieurs identités (23) très distinctes qui prennent le contrôle du corps de leur hôte épisodiquement. On nous permet même d'assister à l'une de ses interventions dans une conférence, alors qu'elle explique le phénomène en détail. Le problème psychologique du protagoniste nous est donc présenté avec finesse et raison.
Les pièces du puzzle nous sont livrées avec précaution et beaucoup de discernement. Nous ne sommes pas précipités dans la folie, elle nous est annoncée, expliquée, puis elle est intégrée à l'histoire intelligemment.
On parlera certainement beaucoup de la finale de ce film, principalement des 18 dernières secondes, qui donnent au cinéphile averti un regard complètement différent sur l'œuvre qu'ils viennent de visionner. Ce n'est, par contre, pas tout le monde qui la comprendra parce qu'il faut avoir un certain bagage pour la saisir (je m'arrête ici pour ne pas trop en dire). En revanche, si vous avez vu le film et voulez élucider le mystère de cette mystérieuse conclusion, nous vous encourageons à cliquer ici (attention spoilers).
Split est un suspense d'épouvante efficace qui utilise les conventions du genre avec doigté et parcimonie. Il mérite qu'on s'y attarde.