Le Sexe fou

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Un valet amoureux de sa patronne, un jeune homme qui souhaite séduire une femme de 70 ans, un couple qui ne prend du plaisir que dans l'agressivité, un autre qui aime les lieux publics pour faire l'amour, un employé qui remplace sa femme par une prostituée, un donneur de sperme, une femme qui venge son mari, un paysan trompé par la femme qu'il aime, un couple qui invite un employé du mari pour raviver la flamme qui les unit... Tant d'histoires tournant autour de la question de l'érotisme.

Vos commentaires et critiques :

Dino Risi s’est maintenant fait une réjouissante spécialité du film à sketches. Et Le Sexe fou est une cocasse mosaïque sur les bizarreries du Sexe. Neuf sketches, tous de style différent et de durée inégale. Une extraordinaire performance de Giancarlo Giannini, méconnaissable d’un récit à l’autre et un irrésistible numéro de charme de la jolie Laura Antonelli. Et chaque fois le Sexe. Le Sexe partout et toujours. Le Sexe à l’infini. Sexe à tête chercheuse dans Madame, il est huit heures, sexe gérontophile dans Il n’est jamais trop tard, sexe à hyperfonctionnement dans Deux cœurs et une baraque, sexe à stimulations par moyens de transports dans Voyage de noces, sexe idolâtre dans Reviens, mon lapin, sexe professionnel dans Travailleur italien à l’étranger, sexe exterminateur dans Vendetta, sexe à destination inconnue dans Un amour difficile, et sexe de Tentale dans L’Invité... Chaque fois Dino Risi mise sur un bon mot qu’il s’ingénie à mettre en scène, sur une situation cocasse construite sur l’impact d’une chute finale qui ne craint pas de mêler le comique et l’atroce. Dino Risi, avec toute la distance de l’humoriste à froid, sait faire rire en traitant avec le plus grand sérieux les prolongements les plus extravagants. Ce comique du jusqu’au-boutisme nous vaut quelques sommets inénarrables et je défie quiconque de ne pas laisser exploser sa surprise réjouie au terme de l’épisode du trousseur d’aïeules, ou à l’intrusion du tabou d’inceste dans son histoire homosexuelle. Ou à l’hypertrophie du réalisme dans la séquence de la baraque saturée d’enfants, alors que le coït conjugal se fait sur fond de conversation culinaire. Au beau milieu de cette galerie de sexes fous, Dino Risi rend hommage à la beauté de son actrice, par donneur de sperme interposé. Alors qu’aux accents rythmés de La pie voleuse, ce forcené du travail solitaire emplit aux trois quarts une éprouvette appréciable, la belle Laura Antonelli, vue sous une combinaison sacerdotale transparente, présente, pile et face, les attributs qui ont fait d’elle la vedette la plus populaire d’Italie. Documentaire éthéré, qui constitue le seul repos de ce film tourbillon mené tambour battant.