Bird People TP

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En transit dans un hôtel international près de Roissy, un ingénieur en informatique américain, soumis à de très lourdes pressions professionnelles et affectives, décide de changer radicalement le cours de sa vie.
Quelques heures plus tard, une jeune femme de chambre de l'hôtel, qui vit dans un entre-deux provisoire, voit son existence basculer à la suite d'un événement surnaturel.

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SPÉCIAL CANNES

Lauréate de la Caméra d’or en 1994 avec son premier film "Petits arrangements avec les morts", Pascale Ferran réalise en 1996 " L’âge des possibles", Grand Prix du festival de Belfort et en 2005 ce qui reste à ce jour son chef d’œuvre "Lady Chatterley", prix Louis-Delluc et obtient cinq Césars en février 2007. La cinéaste se fait rare ? Elle est aujourd’hui en sélection officielle à Un Certain Regard avec "Bird People". Mettant en scène  Anaïs Demoustier et Josh Charles, Bird People a pour cadre un hôtel international situé près de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.

« Les gens sont dingues, ils courent partout comme des lapins sans tête » dit Gary, super-ingénieur en informatique, présentement en transit dans un hôtel de luxe international avec vue plongeante sur les pistes de Roissy Charles de Gaulle. De fait : les gens courent, ont toujours un vol ou un métro à prendre, tourbillonnent. Il sont pressés, oppressés, sous pression, le portable vissé à l'oreille, soliloquant, l'œil ailleurs…

Gary était hier à New-york et, après une réunion à l'hôtel, doit repartir pour Dubaï… Toujours entre deux vols, relié au monde entier par le fil invisible d'Internet. Là et ailleurs en permanence, partout et nulle part à la fois, toujours seul et jamais seul… comme tous ici : de quoi attraper le vertige.

Audrey, elle, nettoie les chambres de tous ces gens qui ne font que passer, collée à son chariot : ramasser les chaussettes, ranger les papiers, tirer les lits, refaire, défaire, frotter, essuyer… Toujours là quand il n'y a plus personne. Elle est supposée faire des études et court elle aussi tout le temps, mais toujours au ras du sol : dix heures de trajet par semaine pour se rendre à son boulot, quarante heures par mois…

C'est plutôt beau Roissy, la nuit comme le matin, une beauté glacée, glaçante, inhumaine, fascinante, angoissante… résolument moderne, pleine de lumières et d'avions qui s'arrachent en vibrant très fort. Tous comptes faits, Gary n'ira pas défendre ce formidable contrat à Dubaï, tous comptes faits il ne retournera pas aux USA… et ni sa femme ni ses associés ni personne au monde ne pourront lui faire modifier cette décision brutale, prise un soir, en sirotant une petite bouteille de whisky trouvée dans le frigo, dans une chambre d'hôtel de luxe surplombant les pistes de l'aéroport international de Roissy. Ils auront beau protester, gesticuler, laisser des messages, des tweets, des SMS, s'énerver sur Skype, ils n'auront pas aucune explication : qu'ils se débrouillent tous avec son avocat… Quant à Audrey, il va lui arriver quelque chose de très inattendu…

Drôle d'histoire, drôle de film qui semble se dédoubler, comme qui dirait un film hybride. Il commence dans une réalité furieusement contemporaine et bifurque tout à coup dans une autre dimension, étrange, poétique, où un moineau indiscret et curieux, personnage à part entière, se faufile d'une intimité à l'autre, se prend pour un avion, pose pour un charmant dessinateur japonais… Étrange succession de rencontres déroutantes, intrigantes où on se demande plus d'une fois, comment elle va bien pouvoir, Pascale Ferran (c'est son premier film depuis son mémorable Lady Chatterley), atterrir sur ses pattes, ramener Audrey à son chariot de ménage… Que va-t-elle faire de Gary et de tous ces hommes d'affaire furibards ? Bird people, c'est l'occasion de découvrir qu'il existe des dresseurs de moineaux, Céline Reding et Guillaume Collin ont fait de celui du film un brillant comédien…